Dans le bus en direction de Tupiza, une dame est restée 4 heures debout, sans doute le prix à payer pour voyager gratuitement… Elle avait une petite qu’elle allaitait. Elle a fini par la déposer au sol bien au chaud dans ces tissus. Elle était mignonne, elle avait également un bec de lièvre. Je ne sais pas à combien s’élève en Bolivie une opération pour reconstituer cette partie du visage, cela donne envie de récolter des fonds pour agir dans ces zones reculées. C’est comme à Potosi, une dame d’un certain âge marchait à 4 pattes par terre avec des renforts de laine au niveau des genoux et des mains. On a vraiment pas à se plaindre en France car en Bolivie cela fait déjà plusieurs mois qu’ils se battent (campement au cœur de La Paz) pour avoir une aide financière mensuelle de 500 Bs/mois (= 65 €) tout handicap confondu (moteur, mental).
Au bout de 6 heures de route, nous rejoignons Tupiza en début de soirée. On prend le temps d’en visiter plusieurs avant de nous installer à l’hôtel : “La Torre”.
Après une bonne nuit de sommeil, on profite de l’excellent petit déj’ de notre hôtel, puis on part à la recherche des agences (3 en tête) pour prendre des infos pour le Salar d’Uyuni. Finalement nous partirons demain avec celui de notre hôtel : “La Torre Tour”. Les explications étaient claires, précises et pour le même prix 1250 Bs/pers + 211 Bs (droit d’entrée dans le parc national), on peut revenir avec le même 4×4 sur Tupiza.
Le prix est plus cher qu’au départ d’Uyuni mais dans notre cas, nous ne sommes que 4 passagers plus le chauffeur et une cuisinière alors que ceux partant d’Uyuni sont 7 passagers par véhicule plus le chauffeur.
La réservation étant faite, on va se promener dans les rues de Tupiza. On se retrouve dans un marché à acheter des morceaux de cake maison ainsi qu’une sorte de beignet à base de maïs.
On se trouve un bon petit resto local où on mange bien pour pas cher, 12 Bs le menu. A la différence du Pérou, il est difficile de trouver ce type de restaurant le soir pour le dîner car les locaux après le travail font leur cuisine chez eux.
On se pose sur un banc de la place principale puis on va jusqu’au mirador pour avoir une vue d’ensemble sur la ville.
L’Éléphant Rock en arrière plan !
Au retour, je m’installe au chaud sous la couette pendant que Romain va de nouveau explorer les environs.
Le lendemain, on décolle à 7h30. Nous sommes avec 2 Américaines, notre guide Hugo et sa femme Arminda, la cuisinière. Les présentations étant faites, on prend la route.
On passe à côté des montagnes en forme de fusée rouge avec la rivière en contrebas qui est à sec. Il y a de l’eau au mois de novembre, décembre et janvier. Puis on monte en altitude sur le site “Sillar” qui correspond à la vallée de la Luna où il y avait jadis des chercheurs d’or.
La route est longue, on monte en altitude puis redescendons, cela ressemble aux paysages rencontrés dans le désert d’Atacama au Chili (nous n’en sommes pas très loin).
Notre guide est super sympa, il roule prudemment et parle doucement afin que tout le monde comprenne, moi même également.
Une seule piste au milieu de ces vastes étendues !
On a pris un bout de la piste empruntée par le Paris Dakar cette année.
On arrive ensuite sur la plaine de Awanapampa où il y a plein de troupeaux de lamas.
Pour information, ils sont tous domestiqués. On voit quelques maisons isolées au milieu de ce grand espace. Avec Romain on se pose la question : “Mais comment font les locaux pour vivre ?” car il n’y a vraiment rien aux alentours et aucune culture. En questionnant notre guide, ils vont se ravitailler 2 fois par mois sur Tupiza en empruntant cette longue piste.
On traverse le village de Cerillos avant de s’embarquer sur un chemin beaucoup plus accidenté pour rejoindre la ciudad de Encanto où nous faisons la pause déjeuner.
Cela ressemble aux cheminées de fée comme en Cappadoce en Turquie avec ces chapeaux aux sommets des colonnes.
C’est également le terrain de jeu des condors dont on a la chance d’en apercevoir un.
On revient sur nos pas et on croise de nouveau des lamas.
Il existe différentes couleurs de pompons qui sont accrochés à leurs oreilles. C’est une méthode de reconnaissance du troupeau par son propriétaire.
La tonte des lamas s’effectue en octobre et novembre car les 3 mois suivants (l’été), il fait suffisamment chaud pour qu’il supporte la température. C’est également la même période pour le vicuña mais comme ce sont des animaux sauvages, cela nécessite l’implication de tout le village pour pouvoir les attraper. Et comme c’est une espèce protégée, ils sont ensuite relâchés.
On a même la surprise de croiser des autruches.
On traverse le village de Polulos et en arrivant ensuite au village de Rio San Pablo, on admire ce point de vue.
Viens suis nous c’est par ici !
Attend, on va trouver un plan B !
On traverse parfois des ruisseaux. Certains peuvent être assez profonds, d’autres carrément gelés.
On poursuit ensuite jusqu’aux ruines de San Antonio. C’est un village qui était occupé par les Espagnols lors de l’exploitation minière aux alentours. Actuellement, c’est encore une région où beaucoup de mines sont exploitées.
Vlà le civet, il ne meurt pas de faim celui là, c’est un vizcacha !
On passe par un col à plus de 4900 m d’altitude avec la découverte en contrebas d’une lagune de couleur blanche.
Ce n’est pas du sel mais du borax !
Puis on arrive au premier check point où il faut payer un droit de passage de 150 Bs/pers pour explorer le parc national.
On s’arrête dans le village de Quetena Chico où on s’installe pour la nuit. On a le droit à une collation avant le dîner. Pour cette première journée, on aura roulé tout de même 10 heures à travers ces paysages magnifiques.
Après une bonne nuit de sommeil, même pas froid (avec du bon matériel), on décolle à 8h et pas bien loin, on s’accorde une pause photo.
Mon préféré avec ces pompons multicolores !
On traverse une sorte de canyon où l’eau est gelée.
Ça caille grave avec le vent !
Puis une grande étendue avant d’arriver à la lagune de Hedionda.
Au loin, au centre, on voit le volcan de Zaparelli qui constitue la frontière entre le Chili, l’Argentine et la Bolivie.
Puis juste à côté, il s’agit de la lagune de Kollpa.
Il s’agit de carbonate de sodium (détergent) qui est exporté sur le territoire chilien.
On poursuit avec le salar de Chalviri et ces belles montagnes en arrière plan qui forment la cordillère des Andes.
Il y en a beaucoup plus au mois de décembre, janvier et février quand les températures sont plus clémentes. On se demande tout de même pourquoi ces flamants roses n’ont pas migré car il fait vraiment froid actuellement.
On traverse le désert de Dali et son dégradé de couleurs.
En franchissant la pass des condors, on se rapproche de la frontière avec le Chili en apercevant le volcan Licancabur qui culmine à 5916 m d’altitude.
Il y a environ 2 mois, on l’apercevait à partir du désert d’Atacama au Chili. Avançant dans la saison (l’hiver actuellement), il est beaucoup plus blanc, ses couleurs rouges ressortent moins.
En empruntant, une piste un peu plus gelée et enneigée, on arrive sur la première lagune, la laguna blanca.
Et au pied du Licancabur, la laguna verde.
Cette couleur est due à sa concentration en arsenic.
De retour aux eaux thermales, on s’est baigné dans cette eau à 35°C avec une vue sur les vicuña et ces paysages de toute beauté qui nous entourent.
Ma foi, c’est pas dégueulasse !
Puis on attend l’altitude maximale de 5000 m avant de rejoindre les geysers.
Ils utilisent le principe de la géothermie. La chaleur et la vapeur dégagées par les geysers servent à produire de l’électricité. L’exportation vers le Chili est actuellement à l’étude.
Sangoku en action !
Puis on roule sur une piste un peu plus caillouteuse jusqu’à notre hôtel où on restera ce soir. On décharge nos affaires et on reprend la voiture pour voir la laguna Colorada.
La couleur des eaux est due à une forte concentration d’algues et de crustacés riche en bêta carotène, responsable également de la couleur des flamants roses.
Pendant l’été, il peut y avoir jusqu’à 30 000 flamants roses.
Un supporter de l’équipe de France : Allez les bleus !
On a pris le temps de se promener avant de retourner à notre logement.
Lors de la soirée, il s’improvise une soirée jeux : rummikub, les petits cochons toujours fidèles au poste, Keums…
La nuit a été un peu plus mouvementée. Il fait froid et on a certainement pas digéré un truc. Au lever, les vitres étaient gelées. On petit déjeune et nous partons ce troisième jour rejoindre les portes du Salar d’Uyuni.
Juste à côté du village de Villa Mar, on file jusqu’au site appelé Italia Perdida.
Ce sont des roches volcaniques que le vent a façonnées.
Un visage ou la coupe du monde de football, au choix !
Il aime bien prendre de la hauteur !
Puis on a rejoint la laguna negra en longeant le canyon.
L’endroit est vraiment tranquille. On se pose et on admire la lagune, les lamas, les bourriques ainsi que les montagnes au loin.
A notre retour, le repas était prêt.
Wallata, une espèce protégée !
On roule sur ce grand plateau à 4000 m d’altitude et on arrive au canyon de l’anaconda.
Son nom est du à la rivière qui a la forme d’un serpent.
Puis nous arrivons au porte du salar d’Uyuni en fin d’après midi et cela on vous le racontera dans le prochain article, promis !
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1 Commentaire sur "Le Sud Lipez !"
Petit coucou
Etonnant ces grandes etendues,ce ciel bleu, l eau à 35 degrés et le froid
Quelle température fait il, vous etes haut en altitude mais avec ces superbes photos on a du mal à croire qu il fait si froid
Big bisous