Cela faisait un bon moment que notre Blog était au « repos ». Et oui, quand on a goûté à l’aventure, celle-ci a un goût de reviens-y !
On a donc décidé d’aller découvrir une île Française en plein cœur de l’Océan Indien : La Réunion. Bien sûr, on aime bien les défis, alors on se lance dans la Grande Traversée de l’île du Nord au Sud en empruntant le GR2 avec la particularité de bivouaquer.
Après 11 heures de vol, nous arrivons sur le sol Réunionnais. Tout de suite, on ressent cette différence de température et le taux d’humidité. On en profite pour prendre quelques renseignements au point d’information de l’aéroport et nous prenons le bus pour rejoindre notre AirBNB.
Notre petit nid douillet !
Joëlle et Karim nous ont accueilli comme des rois, quasiment tout un étage pour nous. Le voyage a été long et épuisant alors on en profite pour se reposer. Une fois les batteries rechargées, on file se restaurer, visiter le centre ville de Saint-Denis et faire quelques provisions de nourriture.
Jour 1 : Saint-Denis (60 m) – Le Brûlé – Gîte de la Roche Écrite (1830 m)
Après une bonne nuit de sommeil, nous prenons la direction du quartier La Providence où commence le GR2.
Ça promet !
La première journée est une grosse étape car il y a un dénivelé de 1800 m. Après tout si on arrive en haut, on pourra certainement être capable de continuer.
On grimpe au milieu d’une végétation dense sur un chemin accidenté : cailloux, racines… On prend également de la hauteur en apercevant Saint-Denis.
On arrive au premier village : Le Brûlé où on en profite pour faire un ravitaillement en eau (robinet à disposition).
Les habitations locales !
A La Réunion, les toits sont en tôles car cela permet une meilleur résistance en cas de cyclones. On peut remarquer également que toutes les maisons sont équipées de panneaux solaires.
Sur le chemin, on croise également la faune locale. Heureusement, Romain est en tête…
La bibe !
et beaucoup d’oiseaux.
Le cardinal Rouge ! Espèce d’origine Malgache !
Puis on s’accorde une pause au Mamode Camp.
C’est un endroit aménagé pour pique niquer en famille avec des points d’eau et des barbecues à disposition.
Nous rentrons ensuite dans le Réserve Naturelle de la Roche Écrite où nous avons croisé des gardes forestiers. C’est dans environ 12 km2 de cette réserve que vit l’oiseau endémique mais malheureusement menacé de La Réunion : le tuit -tuit. La population de cette espèce protégée est estimée à 50 reproducteurs en 2015.
On pénètre ensuite dans une zone plus tropicale, plus humide.
Fougères arborescentes !
De la boue !
De la mousse !
La dernière heure de marche commence à être longue. En effet, cela commence à faire un petit moment que nous avons débuté cette ascension.
Mon homme qui m’attend !
Mais là encore la végétation change. On rentre dans un environnement plus mystérieux, secret, un côté un peu magique.
Avec des champs de pâquerettes qui nous ouvrent la voie.
Nous arrivons enfin au Gîte de la Roche Écrite.
Sympathique !
On nous montre l’endroit pour bivouaquer et y en a un qui s’impatiente pour monter sa Tarptent.
Il est pas beau notre campement !
On en profite pour se doucher, faire la lessive avant d’aller au gîte où nous avons un bon repas de servi : soupe de légume, boucané pomme de terre. Humm un vrai régal !
Jour 2 : Gite de la Roche Écrite (1830 m) – Roche Écrite (1853 m) – Dos d’Âne (1130 m)
Notre première nuit sous notre tente a été réparatrice : des matelas confortables et des duvets douillets… Malgré un vent important toute la nuit, elle a bien résisté.
Lors du repas d’hier soir, certains ont décidé de partir à 3h30 du matin pour voir le lever de soleil. Pour notre part, quelques heures supplémentaires n’étaient pas de refus et nous décollons à 6h30. Nous laissons un maximum d’affaires dans notre tente car il s’agit d’un aller-retour.
En route mauvaise troupe !
La végétation n’est pas très haute. On aperçoit des arbres qui sont recouverts de filaments, peut-être du lichen.
Le soleil montre le bout de son nez !
On marche sur d’anciennes coulées de lave.
Au fur et à mesure que l’on avance, on se découvre car le soleil tape de plus en plus. On croise les lèves tôt qui n’ont pas vraiment été chanceux, on verra bien…
Après 1h30 de marche, nous arrivons au sommet où un vent glacial perdure. Effectivement, il y a beaucoup de nuages donc la probabilité de voir l’île dans son intégralité est un peu limitée aujourd’hui.
Col du Taïbit, Le Grand Benare (à droite) à l’horizon !
En fait, il suffit juste d’être patient car cela se couvre et se découvre rapidement. On finit par apercevoir le Cirque de Salazie.
Impressionnant cette grandeur et profondeur !
Le cirque de Mafate !
En descendant la vue est magnifique avec cette lumière, cette végétation et les nuages à l’horizon.
De retour au campement, on range nos affaires et on en profite pour petit déjeuner avant de reprendre la route.
Nous marchons à travers une végétation dense sans d’autre visibilité que le chemin.
Il y a énormément de pièges à rat, le chiffre parle de lui même.
Les gardes forestiers ont mis en place ces pièges car les rats sont le principal fléau concernant la disparition de l’espèce endémique de La Réunion : le tuit-tuit. En effet, ils s’attaquent aux œufs.
Au bout de plusieurs heures de marche sur les crêtes, on commence à apercevoir la grandeur du cirque de Mafate.
On poursuit et nous avons enfin notre récompense avec une vue dégagée.
On a déjà entamé la descente en direction de Dos d’Âne et les articulations surtout les genoux commencent à être douloureux.
Charlie au milieu de la crête et Dos d’Âne sur la droite !
A ce moment, en discutant avec un couple, ils nous ont conseillé de passer par Cap Noir pour rejoindre la ville. Par contre, sans que cela paraisse, ils ont oublié de nous dire que cela nous rallongeait beaucoup. Cela fait déjà un sacré bout de temps que nous marchons et la fatigue et les douleurs commencent vraiment à se faire ressentir.
On est quand même ravi !
Allez on tient le bon bout. La veille au gîte des personnes nous ont indiqué un emplacement pour planter la tente juste à l’arrivée du sentier. Malheureusement, il n’y avait pas de point d’eau. On décide alors de descendre jusqu’en ville. On hésite à aller en gîte puis on discute avec un couple sur leur terrasse qui nous indique un coin à côté de la mairie.
On va d’abord se ravitailler à la supérette et on y croise Olivier et Marie Noëlle rencontrés la veille qui sont installés là bas. Eux aussi, ils voyagent comme nous en tente. En allant au campement, on trouve un avocat tombé du camion. Allez Hop dans la poche…
Notre emplacement pour la nuit !
Un bon décrassage !
Ici, le soleil se lève à 5h30 et se couche à 18h30 alors à 19H, on est au lit. Il est tout de même important d’avoir des boules quies à disposition car quand il y a une fête d’anniversaire, cela sauve une nuit surtout après une journée difficile comme celle-ci.
Jour 3 : Dos d’Âne (1130 m) – Deux Bras (252 m) – Aurère (930 m) – Îlet à Malheur (830 m)
Malgré le bruit environnant, on a tout de même super bien dormi, certainement d’épuisement. On décolle à 6h30 et nous faisons le plein en alcool à brûler à l’épicerie car on craint de ne pas en avoir assez pour la suite de l’expédition.
Cuisson de la viande à l’étouffée !
Puis on attaque la descente dans le cirque de Mafate.
La vue est pas mal !
On entend beaucoup de va et vient d’hélicoptères. En effet, comme il n’y a pas de route l’approvisionnement des différents îlets de ce cirque s’effectue par la voie aérienne. Cela permet d’emmener la nourriture, les matériaux mais aussi de ramener les déchets.
Cette descente est difficile : des marches énormes avec des articulations rouillées et comme on avait oublié de faire les étirements la veille, cela n’arrange rien. On aura bien mis plus de 2h avant d’atteindre la rivière à galets.
Un coin d’eau, des piscines naturelles, un plouf s’impose.
On en profite aussi pour faire sécher la tente qui était trempée avec la condensation.
Nous croisons un taxi brousse c’est à dire un pick-up qui transporte un groupe de personnes jusqu’au départ de la randonnée à Deux Bras.
Nous longeons la rivière à galets et la traversons à plusieurs reprises avant de commencer notre ascension en direction d’Aurère.
Chercher l’erreur !
La montée est plus agréable, plus régulière et en plus on profite de cette vue panoramique sur le cirque de Mafate.
Une pure merveille !
Il y a beaucoup plus de monde qui randonne sur cette portion du GR, des jeunes et des moins jeunes. En plus, c’est actuellement les vacances scolaires alors les Réunionnais partent en vadrouille eux aussi.
Il est au environ de midi et le soleil tape de plus en plus. On ne manquait pas d’eau mais même en buvant régulièrement, on avait la sensation d’être déshydrater. On grimpe, on grimpe et on grimpe encore. Ne chercher pas du plat à La Réunion, c’est rarissime.
Nous arrivons à Aurère où on retrouve Oliver et Marie Noëlle.
L’ananas !
Nous nous arrêtons dans la « boutik » du village et on décide d’aller à l’Îlet à Malheur où il y a un petit camping sympathique.
C’est là bas qu’on va !
A La Réunion, le schéma classique des randonnées est le suivant : on monte, on descend et ainsi de suite… On franchit ainsi les différentes ravines.
On prend le temps de s’installer au camping avant de s’accorder une bonne Dodo au bar d’en face. On y rencontre Yoris, un letton (Lettonie) qui est tombé amoureux de La Réunion il y a 40 ans et c’est la quatorzième fois qu’il vient ici.
Notre camping !
L’école !
L’église !
Jour 4 : Îlet à Malheur (830 m) – Îlet à Bourse (870 m) – Grand Place (650 m) – Cayenne (545 m)
Le lendemain, nous marchons tranquillement en découvrant plein de choses.
Des nids en bambou !
Ils tiennent sur rien tout en haut de la branche.
De belles sculptures !
La fleur du fruit de la passion !
Des énormes bambous !
Ce début de parcours est plutôt tranquille . Nous traversons l’îlet à Bourse, un joli petit village où nous voyons de belles fleurs.
Le Bougainvillier !
??? mais splendide !
On continue.
Après une bonne côte, nous arrivons au village de Grand Place qui se divise en 3 plateaux : en haut les habitations, au milieu l’école et la « boutik » et son boulodrome et Cayenne en bas.
On décide de ne pas faire le plein car ce soir nous avons réservé le repas au Gîte de Cayenne. L’étape a été assez courte car nous arrivons à Cayenne aux alentours de midi.
A notre arrivée, je préfère m’assurer que la réservation pour le repas de ce soir a bien été prise en compte. Nous avons réservé la veille par SMS comme indiqué sur le répondeur. En fait, ça ne marche pas comme ça. Ne dormant pas au gîte, ce n’est pas possible mais par contre ils ne préviennent pas… Du coup, je suis un peu dégoûtée car je voulais mangé un bon repas Réunionnais.
Oliver et Marie Noëlle décident de continuer jusqu’à Roche Plate qui est encore à 3h30 de marche de là. Je me sens pas la force de les suivre car cela fait déjà 5h que nous marchons.
Comme à notre habitude, nous sommes de vraies girouettes, dans la grosse interrogation concernant la suite : soit on reste ici, soit on va à l’îlet des Lataniers à 1h30 d’ici où il y a un autre camping, soit on prend la même direction de nos compagnons de route sans savoir vraiment où s’arrêter pour la nuit ????
Au final, nous prenons la direction de Roche Plate avec un stop à la Roche Ancrée à 1h de marche.
La rivière à galets !
On pique nique au bord de la rivière et on en profite également pour faire sécher la tente. Puis comme l’heure est déjà bien avancée, on hésite à prendre la direction de Roche Plate (cela fait que montait) ou bien faire demi tour et dormir au camping de Cayenne. Nous opterons pour la deuxième option.
On est pas bien Tintin !
Jeff, le propriétaire, nous présente les installations et nous invite ensuite à se joindre à lui. On trinque avec du rhum arrangé et du Bourbognac (mélange rhum cognac), ça débouche… On insiste une deuxième fois pour pouvoir manger ce soir au gîte d’en face mais en vain. On discute avec Jeff et Renault et un autre Réunionnais né à Aurillac et grâce à lui on a pu, au bout de la troisième tentative, se joindre à eux pour manger. On a mangé comme des ogres !
Jour 5 : Cayenne (545 m) – Îlet des Lataniers (620 m) – Îlet des Orangers (1000 m) – Roche Plate (1100 m) – Les 3 Roches (1248 m)
Le lendemain, on part le matin en direction de l’îlet des Lataniers qui est à 1h30 de là. On descend puis traverse une passerelle qui tolère une seule personne à la fois avant de commencer notre ascension de l’autre côté.
Cayenne à l’horizon !
On a voulu partir tôt avant que le soleil nous crame de trop.
L’îlet des Lataniers !
Culture d’haricots !
On continue en direction de l’îlet des Orangers. On passe entre les roches juste à côté de la source Grand Mère qui approvisionne les îlets en contrebas.
En arrivant à l’îlet, on en profite pour casser la croûte à la « boutik » car on commence vraiment à avoir faim alors que la route est encore longue.
Au bout de 30 minutes, on reprend la route sous un soleil de plomb. On grimpe, on grimpe, on grimpe pour arriver à un sommet au bas du Maïdo avec une magnifique vue sur Roche Plate et Cayenne.
Une fois sur Roche Plate, on demande à un gîte si on peut faire le plein en eau. Bien sûr, cela ne pose aucun problème. Comme la précédente « boutik » n’avait pas grand chose, on fait le plein pour le repas de ce soir et du lendemain. Le poids supplémentaire se fait sentir…
Il s’agit de la dernière ligne droite avant notre campement pour la nuit aux 3 Roches.
On croise une jeune fille et ses parents plus une famille qui comptent aussi bivouaquer là bas ce soir. Alors Romain décide de porter une accélération afin de pouvoir choisir au mieux notre emplacement. Un rythme tel des conquérants !!! Un rythme plus rapide que mon rythme habituel, la mécanique commence à forcer : Aïe Aïe Aïe…
On traverse plusieurs ravines avant d’attaquer la descente finale.
C’est en bas qu’on va !
Romain prend le temps de discuter matériel avec un ancien et me rattrape ensuite. Mais d’un coup, Romain s’arrête net et en levant les yeux je comprends mieux pourquoi…
Un face à face !
Forcément, face à cette situation, vous devinerez qui est le bouclier… Après avoir analysé le problème, on passe sans difficulté.
Sur le chemin, il y a une tisanerie qui est malheureusement fermée.
Mais en regardant bien, il y a quelque chose de familier.
L’ASM s’exporte vraiment partout !
En arrivant aux 3 Roches, on hésite longtemps pour notre emplacement mais on finit par en trouver un douillet juste à côté de la rivière.
Une vraie soucoupe volante !
Dans un premier temps, on monte la tente puis une bonne douche locale s’impose après cette grosse journée de marche.
Quand faut y aller, faut y aller !
Puis, il vient le moment de la récompense…
Une bonne bière locale !
Et on attaque la popote.
Avec le réchaud à alcool !
Petite balade du soir au milieu des grenouilles avant d’aller se coucher.
Jour 6 : Les 3 Roches (1248 m) – La plaine aux sables (1450 m) – Maison Laclos (1625 m) – Marla (1600 m) – Maison Laclos (1625 m) – Plateau de Kerval (1850 m)
On a super bien dormi et on poursuit notre rythme du matin : rangement des affaires, de la tente, petit dej’, vaisselle et brossage de dents avant de reprendre la route. On commence à être vraiment bien rodés. Comme le soleil se lève progressivement, on en profite pour aller voir la cascade et les 3 Roches en question.
Un petit air de Canada !
La troisième est un peu plus loin !
On longe la rivière jusqu’à une bifurcation et nous prenons la direction de la plaine aux sables qui se trouve à environ 1 heure de marche.
Le col du Taïbit à l’horizon !
On arrive sur une clairière, on insiste : c’est plat, avec un beau panorama.
Puis on longe le flanc de la colline avec le passage de plusieurs ravines avant d’arriver à Maison Laclos.
Une belle eau limpide !
C’est ici que nous allons bifurquer pour monter au plateau de Kerval mais avant il faut que l’on aille à Marla pour le ravitaillement car on a épuisé nos vivres.
L’église locale !
A Marla, nous allons à l’alimentation générale mais malheureusement elle est fermée. En demandant, il en existe une autre tout en haut du village. Let’s Go !
On décide ensuite de retourner à l’entrée du village et profiter d’un bon repas chaud car il y a un snack. On se fait plaisir avec les plats locaux.
Les bouchons !
Il s’agit de viande de porc dans une raviole cuite à la vapeur. Cela ressemble beaucoup aux momos au Népal.
Un bon Rougail saucisse !
Comme nous avons l’habitude de moins manger et que les portions sont tellement importantes, on en garde pour le repas du soir.
Une fois rassasiés, on fait demi tour pour rejoindre notre chemin pour le plateau de Kerval. En chemin, on croise une famille de Clermontois. Effectivement, la casquette de Romain est toujours reconnaissable même avec des couleurs un peu délavées. Mais ce qui l’interpelle, c’est ma casquette de Rio. En discutant, il s’agit de Yannick Bourseaux, un athlète qui a participé aux Jeux Paralympiques de Rio en 2016. En regardant sur internet, cet homme a un sacré palmarès. Qui sait, rendez-vous à Tokyo en 2020…
La plateau de Kerval n’est pas trop connu car le sentier n’est pas balisé. Le seul moyen de se repérer dans cette montée sont les pyramides de cailloux appelées aussi « cairns ». On avance avec prudence alors que l’on croise une bande de gamins qui descendent comme des Yamakasis. Ils vont juste se ravitailler à Marla et reviennent ensuite. On aperçoit plein de fraises des bois.
Une fois au sommet, on marche sur une pelouse bien verte, bien molletonnée (appréciable après de longues heures de marches) avec un troupeau de vaches à l’horizon.
On se trouve un petit coin sympathique au pied des falaises du Grand Morne. Il pleuviote un peu alors on se dépêche à installer notre campement.
On profite ensuite de la cascade pour se faire un petit brin de toilette. Tout un système était déjà sur place afin de créer une sorte de pommeau de douche avec du bambou et une bouteille d’eau.
Puis Romain part explorer les environs pendant que je tiens notre journal de bord.
Avant que la nuit tombe, Romain a installé notre cuisine pour réchauffer notre rougail saucisse de ce midi.
Une bonne nuit de sommeil sous ce ciel illuminé.
Jour 7 : Plateau de Kerval (1850 m) – Marla (1600 m) – Col de Taïbit (2142 m) – Cilaos (1721 m)
Avec la condensation, la rosée du matin, la tente était une nouvelle fois bien trempée. Nous reprenons la route vers 6h30. Nous prenons le temps de descendre tranquillement.
C’est là qu’on va !
On se prend des sandwichs au snack de la veille, on fait le plein d’eau à la dernière maison du village et on profite de cette vue magnifique sur le cirque de Mafate avant de commencer l’ascension du col de Taïbit.
On croise beaucoup de locaux dont la pratique du trail est très courante. Nous avons vu 2 femmes qui descendaient pendant que l’on grimpait mais quelques minutes plus tard elles me doublent. Elles étaient descendues jusqu’au village et retournent sur Cilaos. Une simple formalité… les doigts dans le nez…
Après 1h20 de marche, nous arrivons sur un très beau point de vue. D’un côté, le cirque de Mafate et de l’autre le cirque de Cilaos.
Adieu Mafate !
Salut Cilaos !
On prend le temps de reprendre des forces avant d’attaquer la descente pour rejoindre Cilaos qui se trouve à 4h de marche. Et c’est parti !!!
On aperçoit petit à petit Cilaos sur son plateau et on discute avec un ancien qui nous parle du GR10 dans les Pyrénées. Il y en a tellement des choses à faire…
La descente est vraiment longue, très, très longue… Cela commence à chauffer sous les pieds et on est encore bien loin. On finit par arriver à la route mais on continue sur le GR qui passe par les cascades. On arrive à la cascade « Bras Rouge » où on s’accorde une pause déjeuner.
On continue sur ce chemin à flanc de montagne tout en longeant la rivière qui se trouve en contre bas.
On en a fait du chemin !
Il faisait tellement beau et tellement chaud que Romain en profite pour piquer une tête dans cette eau limpide.
Splash !
Quand il vient le moment de se rechausser, il faut remettre la mécanique en marche. Selon les panneaux, il reste 1h avant d’arriver à Cilaos.
En arrivant sur la route, nous commençons à apercevoir les habitations. On se lance dans une série de virages en épingles. A vrai dire, on a raté le sentier du GR2 qui était camouflé par une voiture en stationnement. Il y a tout de même un avantage à cela. Nous arrivons au niveau des Thermes de Cilaos alors on en profite pour se renseigner et réserver pour le lendemain.
En regardant sur Maps.me, nous sommes encore à 2,5 km du camping. On passe dans la rue principale de Cilaos qui est très jolie, une belle architecture, de belles peintures avec une zone destinée à l’artisanat local : la broderie et la culture de la lentille. C’est dommage, deux jours avant, il y avait la fête de la lentille.
La Dodo Le La !
Les derniers kilomètres sont vraiment difficiles, les jambes sont fatiguées. Lorsque nous arrivons au camping, on revoit nos amis : Marie Noëlle et Olivier de retour du Piton des neiges ainsi que Ulrich, un mordu de montagne. On prend le temps de discuter et on s’installe.
C’est un camping comme on aime, comme on aimerait bien avoir en cas de reconversion professionnelle : emplacements libres, sanitaires, douches « chaudes » et une cuisine à disposition des campeurs avec des tables pour manger. Très simple mais super bien pour partager avec les autres voyageurs.
Il y a bien une dizaine de personnes. On mange tous ensemble à la frontale et prenons le temps de regarder les cartes et le guide pour la suite du voyage.
Jour 8 : Journée à Cilaos (1721 m)
Après une bonne nuit de sommeil, la matinée est plutôt tranquille. On déplace le linge au soleil, petit déjeune, range les affaires, discute avec une institutrice de Salazie. Tout ça dans un tout petit rythme. Sur les coups de 11 heures, elle nous propose de nous emmener dans le centre ville de Cilaos. C’est pas de refus car c’est vraiment loin.
Nous allons au marché couvert. On réfléchit pour nos repas à venir, et sur la route, on craque pour des cakes faits maison : cake à la banane chocolat, cake ananas passion, hhhuummm, un vrai régal ! Direction ensuite l’office du tourisme pour savoir si il existe un point d’eau entre La caverne Dufour et Bourg Murat afin de nous éviter de descendre. Nous allons nous restaurer chez « Les sentiers » où on retrouve Ulrich. C’est un buffet à volonté avec de la bonne cuisine locale : Rougail saucisse, Thon à la banane, Poulet vanille, Cerf massalé…
On s’est régalé et on a plus mangé que la normale. Puis nous prenons la direction des Thermes où un moment de détente nous attend après ces 7 jours de randonnée. On s’équipe de nos peignoirs et claquettes et laissons place à 20 minutes de bain hydromassant suivi d’une douche rotative : rien de tel pour une bonne récupération physique.
Oh Top !
Détendus, propres, nous prenons le bus pour qu’il nous dépose au parking Le Bloc, point de départ pour l’ascension vers le Piton des Neiges. Comme l’heure est déjà bien avancée, on s’installe sur cette aire de pique nique. Une fois la nuit tombée, Romain entend un bruit suspect alors je suis missionnée pour aller voir ce qui se passe.
Voici la bête !
Il s’agit d’un Tang ou hérisson malgache qui fouillait dans les herbes hautes. C’est un insectivore terrestre qui à l’apparence d’un hérisson. Originaire de Madagascar, il a été introduit comme source de nourriture dans certaines îles de l’Océan Indien voisines comme La Réunion, Maurice, les Comores, Mayotte ou encore les Seychelles. Sa chasse est réglementée.
En tout cas, il n’était vraiment pas farouche. Notre voisin se bagarre avec un autre, y en a un qui n’était pas serein. Je m’équipe des boules quies afin de dormir tranquillement et vers les minuit, on entend un véhicule. Certaines personnes commencent leur ascension afin de profiter du lever de soleil au sommet.
Jour 9 : Cilaos (1721 m) – Caverne Dufour (2478 m) – Piton des Neiges (3070 m)
Malgré la proximité de la route et notre voisin, on a bien dormi. Nous prenons le temps de petit déjeuner avant de commencer notre rando. Ils annoncent 3h30 de marche pour la Caverne Dufour et 5h20 pour le Piton des Neiges.
On part direct en T-shirt car aujourd’hui on le sait, on ne fait que monter. Et comme c’est un peu couvert, on ne souffre pas de la chaleur. On monte assez facilement avec un bon rythme. En effet, le chemin est régulier avec de petites marches.
Plus on monte, plus il y a de la brume avec une petite pluie fine. On croise certaines personnes qui reviennent du Piton des Neiges. Malheureusement pour eux, le ciel était complètement bouché avec de la pluie. On verra bien car la veille, il y avait un grand soleil et je suppose qu’il était possible de voir l’océan ainsi que le Piton de la Fournaise. A voir…
En me voyant, une famille curieuse me demande si on avait réservé les gîtes alors je leur explique notre voyage.
Finalement, nous arrivons assez tôt à la Caverne Dufour, 9h45 pour un départ à 6h30.
On se pose quelques temps et on profite du paysage car le soleil revient petit à petit.
Cela nous permet de voir la plaine des Cafres qui correspond à la journée de demain. Après avoir fait le plein d’eau et manger, on décide d’attaquer vers 11h45 l’ascension du Piton des Neiges, 2 heures de randonnée sont prévues.
On monte doucement mais surement avec un temps brumeux.
Mon « Charles Ingalls » en profite même pour récupérer un peu de bois mort pour un éventuel feu au sommet.
En arrivant, on se dépêche à trouver un « enclos » car il commence à pleuvioter. En effet, comme nous sommes à 3070 m d’altitude, ce sont des délimitations construites à partir de cailloux de lave afin de nous protéger des rafales de vent.
On profite d’une accalmie et du rayon de soleil pour explorer les environs.
Ce fût de courte durée alors on retourne sous la tente. Pendant que je prépare les sandwichs, Romain prépare le feu pour Ulrich qui a un problème avec sa popote.
Bon appétit !
Comme il pleut, c’est raté pour le coucher de soleil. Alors on se prépare et au lit.
Bonne nuit !
Pendant la nuit, la pluie a cessé mais tellement il y a de condensation, les gouttelettes d’eau nous tombe dessus. Romain a eu l’idée d’essuyer cette condensation avec la serviette de bain ce qui nous a permis de dormir tranquille.
Jour 10 : Piton des Neiges (3070 m) – Caverne Dufour (2478 m) – Plaine des Cafres (2000 m) – Bourg Murat (1600 m)
Vers les 4h30, on commence à apercevoir les premières frontales. On décide alors de se lever. Les étoiles sont là, le ciel est dégagé, c’est bon signe.
Pas un nuage à l’horizon !
On peut dire que nous sommes chanceux car avec le temps de hier soir on n’y aurait pas cru. Nous partons donc admirer le lever du soleil au sommet.
Nous apercevons d’un côté la plaine des cafres avec le Piton de la Fournaise,
le cirque de Cilaos de l’autre côté,
et le fameux Col de Taïbit qui surplombe le cirque de Mafate.
On ne pouvait pas rêver mieux avec cette vue à 360° de l’île.
Nous sommes ravis alors nous prenons le temps de faire quelques photos souvenirs.
Après avoir plié nos affaires, nous reprenons la route.
En descendant, on sort un peu du sentier pour apercevoir le Cirque de Salazie.
On ne se lasse pas de voir la Réunion presque dans sa quasi totalité.
Piton de la Fournaise à l’horizon !
La végétation !
Le Piton des Neiges !
En arrivant au refuge de la Caverne Dufour, on en profite pour faire le plein d’eau, de PQ accessoirement indispensable et on petit déjeune. Nous repartons sur les coups de 10h car ils annoncent 4h30 de marche pour rejoindre la plaine des Cafres.
On avance au milieu de ce maquis et on regarde derrière nous le Piton des Neiges où nous avons passé la nuit.
La route est encore longue !
C’est par là le chemin !
On a la chance d’apercevoir des oiseaux verts aux lunettes.
Ils sont vraiment beaux !
Puis au bout d’un certain temps de marche, on rentre dans une zone humide avec aucune vue dégagée sur l’horizon.
Certains passages sont aménagés tellement c’est boueux !
Plus on avance plus le temps se couvre. Il faut également faire attention aux glissades. Mais à défaut d’avoir une belle vue sur la Plaines des Cafres, cette étape est consacrée à la découverte d’une nouvelle végétation : de belles mousses, du lichen et des belles fougères très variées.
Une belle mousse blanche et rose !
Du lichen !
Des mini sapins de noël !
Fougère « César » !
On a aperçu un autre Tang qui fouillait dans les herbes ainsi qu’un rat qui est passé entre les jambes de Romain.
En arrivant sur la Plaine des Cafres, il faisait froid, une brouillasse qui tombe. En fait, on traverse des champs avec des troupeaux.
On croise une famille qui termine leur balade et on leur demande si ils savent où on peut faire le plein d’eau pour la suite de notre trajet car on voudrait éviter de descendre à Bourg Murat qui est à 1h de marche supplémentaire. Cela en reste là et ils continuent leur chemin.
En arrivant au parking, ils nous ont attendus pour nous offrir 2L d’eau qui était dans leur camion. C’est super sympa, on est tranquille pour la cuisine de ce soir et la journée de demain. Ils nous proposent même de nous déposer à l’aire de pique nique dont on avait parlé mais on décide de continuer seuls : des gens charmants.
Au bout de 30 minutes de marche supplémentaire, nous arrivons sur la route nationale et prenons là direction de l’aire de pique nique. On voit un écriteau « Pâtisserie Maison » à 200m à gauche. Trop cool, cela nous fait notre dessert pour ce soir : gâteau à la patate, gâteau ananas coco et moelleux au chocolat pour demain matin.
Un peu plus loin, nous trouvons un coin à l’abri des regards pour planter notre tente. On ne tarde pas à s’installer et préparer notre repas. J’en profite ensuite pour écrire alors que Romain part explorer les environs avant la tombée de la nuit. On se rend également compte que le nom « soucoupe volante » est en réalité une boite de nuit. On a écouté quelques essais mais comme nous sommes dimanche, cela n’a pas duré… OUF ! On a pu dormir paisiblement.
Jour 11 : Bourd Murat (1600 m) – Gîte du Volcan (2270 m)
Après une super nuit de sommeil, on se réveille, comme d’hab, avec une tente trempée. Mais on profite de cette petite accalmie pour ranger les affaires et petit déjeuner. Au moment de partir, il y a beaucoup de brouillard avec cette pluie fine qui vous « traverse ». Heureusement que nous avons investi dans du bon matos.
Un temps un peu Creusois avec un paysage Auvergnat !
Après avoir longé des champs, nous poursuivons notre avancée au cœur de la végétation. Le problème est la hauteur de l’herbe. En effet, tellement elles sont hautes et que le chemin est étroit, nous avons les pieds trempés en très peu de temps.
Plus on avance, plus on est trempé mais pour certaines il s’agit d’une journée idéale : les grenouilles que nous croisons à multiples reprises.
On est passé par le sentier des Pitons. Était ce le bon choix ? Cette partie est beaucoup moins fréquenté, donc beaucoup moins entretenue donc beaucoup plus accidenté avec cette humidité.
Vlà le chantier !
Tellement il y a de la boue, on avance tant bien que mal comme on peut en escaladant parfois. On perd quand même pas mal de temps.
Ce temps maussade a duré longtemps mais petit à petit le vent souffle les nuages et le soleil commence à montrer le bout de son nez. On en profite alors pour faire sécher notre tente afin de pouvoir dormir au sec ce soir car on ne sait pas de quoi l’avenir est fait.
Après avoir mangé, on ne traîne pas et on atteint le sommet du Mont Textor puis on arrive au niveau de la route.
Cette route est vraiment belle avec sa couleur rouge, les fleurs et la luminosité qui change.
D’autres randonneurs sont autorisés par ici !
On avance bien et là nous arrivons à un belvédère où on aperçoit la plaine des sables avec le Piton de la Fournaise en arrière plan. Grandiose !
Le temps s’est dégagé, on a une vue magnifique.
On prend le temps de contempler cette vue et on attaque la descente. Au pieds de la falaise, nous avons vu un campement ombragé mais on décide de poursuivre jusqu’au gîte des volcans. on traverse cette grande plaine.
On était là haut !
Il nous reste encore quelques kilomètres avant de rejoindre le gîte.
Après cette longue journée de marche, on s’installe à proximité du gîte.
La vue de notre campement !
Une fois prêt, nous allons boire une bonne bière locale en compagnie d’Ulrich. On y recroise également Véronique et Marie Dominique, 2 femmes d’une soixantaine d’années, qui effectuent également le GR2.
La responsable du gîte a été super sympa car une fois que les randonneurs sont passés à table, elle a bien voulu nous chauffer de l’eau pour notre repas. En effet, on est contents de pouvoir se restaurer au chaud car il fait un froid glacial dehors. Puis on ne traîne pas à rejoindre notre tente.
Jour 12 : Journée au Piton de la Fournaise (2632 m)
A notre réveil, le temps n’était pas vraiment de la partie, toujours ce brouillard avec cette pluie fine. On part donc se réfugier au gîte et on craque devant ce petit déjeuner copieux. On s’est régalé : chocolat chaud, jus de fruit, mangue, fromage blanc, œufs, riz, baguette, beurre, confiture… tout ça à volonté. On a mangé comme des goinfres et on en profite pour prendre quelques baguettes pour le pique nique, hhhuuummm !
On décide de partir sur les coups de 8h30 car le temps parait s’améliorer. Vingt minutes de marche et on arrive à cette vue sur l’enclos.
En effet, de ce côté le volcan est encerclé par de hautes falaises naturelles qui permettent de stopper les coulées de lave.
On se trouve en plein cœur de l’enclos que l’on traverse pour rejoindre le Piton de la Fournaise en marchant sur ses coulées de lave.
Splendide !
A vrai dire, on ne sait pas vraiment comment s’habiller. Des fois, il fait grand soleil puis le vent qui se met à souffler fort et on passe sur le brouillard et la pluie. En observant, on constate que certaines personnes sont vraiment mal équipées avec un short ultra court et juste une polaire…
Puis au fur et à mesure de l’ascension, le brouillard et la pluie s’installent. Il est impossible de se perdre car le chemin est balisé avec des bandes blanches réfléchissantes disposées tous les mètres. On prend le temps d’observer la lave dont il existe différentes formes.
Lave Cordée !
Lave en gratons !
Un tunnel de lave !
On finit par atteindre le sommet où on aperçoit des nuages alors on patiente une bonne heure avant d’entrevoir le fond du cratère avec quelques fumerolles. C’est impressionnant comment on ressent la chaleur que dégage le magma en s’asseyant sur cette lave.
Puis on décide de faire demi tour car nous n’avions pas prévu le pique nique.
Mais plus on descend plus le temps est magnifique. Mais fou comme nous sommes, on décide de refaire demi tour pour bien apercevoir le cratère. Effectivement, comme il y a tellement d’autres contrées à explorer, on ne sait pas si on reviendra un jour alors on tente le tout pour le tout. Let’s GGGGOOOO ! Soyons fou !
On a l’impression d’avancer comme des biathlètes dans cette deuxième ascension tellement on trace. Et là, c’est la cerise sur le gâteau, notre persévérance a payé. On voit le cratère dans sa globalité, le fond et les falaises qui l’entourent.
Actuellement, les volcanologues sont en vigilance. Depuis son effondrement en 2007, il n’est plus possible de faire le tour. Il fait actuellement 350 m de profondeur sur 1000 de diamètre.
On était super contents car on a pu tout voir.
Même si le climat était plus plaisant sur le retour, les articulations ont beaucoup soufferts et particulièrement les chevilles qui étaient très sollicitées en sautant de lave en lave.
Le finish de notre journée de rando est pas mal !
Cela fait exactement 4 jours que nous n’avons pas pris de douche, alors un bon décrassage s’impose. En arrivant sur le camp, on décide de suspendre notre camelbak en guise de pommeau de douche.
Cela fait du bien de se sentir propre. On retourne au gîte nous désaltérer et nous inscrire au dîner de ce soir. On discute avec Philippe que l’on avait rencontré à Cilaos. Lui aussi avait pris une année sabbatique en 1985 pour aller explorer l’Himalaya, un vieux routard !
A 19h, le repas est servi et là on se remplit la panse. HHuuummm ! Une bonne nuit de sommeil s’impose après cette belle journée d’exploration.
Jour 13 : Gîte du Volcan (2270 m) – Gîte de Basse Vallée (660 m)
Il a plu toute la nuit avec énormément de vent et la tente a bien résisté. On part donc se réfugier au gîte pour profiter de ce bon petit déjeuner. Ah oui, Romain a du prendre un coup de soleil sur la lèvre inférieur car il s’est réveillé avec une babine énorme…
On profite d’une accalmie pour démonter notre tente et on se lance dans un dénivelé de 1700 m. Aïe, Aïe, Aïe, ça va faire mal !
On reprend une partie du chemin en sens inverse et on marche sur les crêtes des falaises qui encerclent le volcan de la Fournaise. On s’engage sur une plaine dans un brouillard épais avec une visibilité quasiment nul. Nous sommes seuls au monde à suivre nos marques du GR. Puis le temps s’améliore et on profite de cette vue magnifique pour nous restaurer.
Une vue splendide !
On continue notre descente au milieu d’une végétation changeante.
Sans que cela paraisse, on a déjà fait pas mal de chemin mais la journée est loin d’être terminée. Et on rentre maintenant dans une végétation tropicale, très dense où il règne une forte humidité. Tellement forte qu’il y a beaucoup de mousse sur les arbres.
On voit au milieu de cette végétation, un animal qui ne doit pas être là à mon avis,
Une sorte de faisan !
de belles orchidées,
et un aperçu de l’océan indien.
On circule sur des petits cailloux de lave, sur les souches des arbres, des marches énormes à franchir et de la boue pour couronner le tout. La descente est difficile, longue et glissante à la fois. Les articulations souffrent énormément et le moral commence à en prendre un coup.
A notre arrivée à la fin du chemin, il y avait un kiosque où une famille de Réunionnais était installée pour la journée. Ils nous offrent du gâteau local à la farine de maïs, un épis de maïs cuit au feu de bois et une bonne bière.
Les Réunionnais sont vraiment très accueillants. On prend le temps de discuter et on continue notre chemin car il faut absolument que l’on fasse sécher la tente pour la nuit à venir.
Avec cette longue journée de marche et ce temps maussade, on ne traîne pas pour s’installer.
Jour 14 : Gîte de Basse Vallée (660 m) – Basse Vallée (75 m) – Ermitage Lagon (0 m)
Le matin, on profite d’une accalmie pour plier notre tente et on reprend la GR2 pour finir cette Grande Randonnée dans sa totalité. On suit une sorte de coulée de lave dont la végétation a pris le dessus.
Beaucoup d’humidité, beaucoup de mousse !
On aperçoit des plantations de vanille dont les arbres servent de tuteurs.
Il y a également un fruit au sol non comestible : la natte. Il produit de la colle qui autrefois était utilisée pour capturer les oiseaux en la déposant sur les branches. Cette pratique est désormais interdite.
On continue notre marche pendant environ 1 heure et on arrive au panneau FIN.
On en a chier mais on l’a fait !
Nous sommes très contents d’avoir terminés cette randonnée. Et on ne démérite pas car nous avons parcouru 180 km pour un dénivelé positif et négatif de 10 000 m d’altitude.
On finit par rejoindre l’arrêt de bus où on s’installe avec les locaux en attendant qu’il arrive. On enchaîne les bus et on finit par arriver à notre camping Ermitage Lagon près de Saint Gilles les Bains. Comme la réception du camping est fermée, on en profite pour faire le ravitaillement et consulter pour la brûlure de la lèvre de Romain. A notre retour, on prend le temps de s’installer et on file se prélasser dans le sable.
Ça annonce là couleur !
On est pas mal !
En bonne compagnie !
Pour le lendemain, nous avions réservé 2 plongées. De bon matin, nous partons à pieds rejoindre le Club Escapade Plongée. On s’équipe et nous partons explorer les fonds marins Réunionnais.
A notre retour, Didier nous conseille un bon resto local. Et il n’avait pas tord : un régal !
Du bon poisson frais cuisiné à leur manière !
On effectue une deuxième plongée et nous retournons à notre campement.
Le lendemain, on traînasse et nous prenons la direction de Saint Paul, ville réputée pour son marché local. Une fois nos emplettes effectuées, nous reprenons les transports en communs pour rejoindre Saint Denis car nous retournons en métropole demain.
Ils sont en train de construire une voie rapide sur l’eau afin de désengorger le trafic sur l’île et notamment aux environs de Saint Denis.
Un gros chantier impressionnant !
Comme l’avion est très tôt le matin, il est vraiment pas nécessaire de prendre une chambre pour cette nuit. Alors Romain trouve l’aire de pique nique Bois Madame à seulement 5 km de l’aéroport de Roland Garros soit 1 heure de marche. Il y a pas mal de familles et on décide de planter la tente seulement à la tombée de la nuit pour éviter de se faire remarquer.
De mon côté, je peux dire que la nuit n’a pas été excellente car au « réveil », on se rend compte qu’il y a un tapis de fourmis rouges au sol du côté de mon sac. En effet, la veille j’ai posé mon sac certainement trop proche d’une fourmilière et elles en ont profité pour rentrer. Génial ! Vous imaginez refaire son sac à 4 heures du matin à la frontale avec 1 heure de marche pour rejoindre l’aéroport… GGGRRRR !
Après ce contre temps, on longe l’île par le sentier littoral nord. Ouf, on arrive à l’heure !
Encore une destination que nous avons adoré : des paysages magnifiques et variés avec des Réunionnais qui ont vraiment le sens de l’accueil. Pas étonnant que beaucoup de personnes y déposent leurs valises définitivement !
Tchao La Réunion !
Découvrir la planète sur terre, c’est grandiose mais la découvrir vue du ciel, ça vaut vraiment le coup d’œil.
Nous sommes actuellement au-dessus de l’Egypte avec son fleuve mythique : le Nil. Dommage que la trajectoire dévie sur la gauche car on n’aurait bien profité d’un vol au-dessus des Pyramides de Gizeh : Khéops, Khéphren et Mykérinos.
Le Nil !
En plein cœur du désert !
Et comme on n’arrête pas le progrès, il y a désormais des caméras embarquées au-dessus de l’avion et même sur le train atterrissage. Vous voyez ci-dessous des photos mais en réalité il s’agit d’une vidéo en directe.
En arrivant à Orly !
Landing !
Les photos de La Réunion sont désormais disponibles en cliquant ici ou dans l’album photos.
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4 Commentaires sur "La Diagonale des Fous !"
Un petit coucou à nos exceptionnels randonneurs
Je viens de finir la lecture de votre voyage (il était temps)
Quel plaisir de vous lire et comme d hab on s y croirait
Bravo à tous les deux
Comme vous le dites si bien « vous en avez chié mais vous l avez fait
Gros bisous et.. à la prochaine
Coucou
Je ne vous oublie pas mais je n ai pas encore tout lu
Le début est déjà très prenant
Je continue la lecture zt vous tiens au courant
En tout cas très contente de retrouver votre blog
Je ne m en lasse pas
Bisous à vous deux
De superbes paysages très accidentés pas faciles à explorer mais vous l avez fait. Beaucoup de courage mais belle récompense. Quand je vois cette toile à tout vent faut pas avoir peur bravo à tous les 2 biz
Franchement, ça donne envie d’y retourner (mais sans les 10 à 12 kgs sur les épaules).