Bien installés dans notre bus de nuit, nous enchaînons 12 heures de bus afin d’atteindre la capitale du pays Sucre, moins peuplée que la ville de La Paz ! Au petit matin, nous nous mettons à la recherche d’un hôtel, le premier venu, l’hôtel Pachamama, un peu plus cher que notre chambre à La Paz ( 100 Bs/pers ), mais c’est propre et on est fatigué alors on se pose là !
À l’écart du bruit, il y a une cour intérieure où se trouve une table de ping-pong. Galant comme je suis, je laisse gagner 2 parties à une en sa faveur et dans l’après-midi allons voir la finale de l’Euro de football dans un bar-restaurant avec nos amis portugais avec qui nous avions sympathisé lors de la descente de la mort.
Petite bière et bruchettas devant le match, au Top ! Finale perdue, mais il faut dire aussi que leur goal a tout arrêté ! Puis on décide d’aller manger ensemble une bonne viande dans un restaurant qu’ils avaient repéré, malheureusement celui-ci est fermé, on se rabat donc sur le bar dans lequel nous avons regardé le match. De bons gros burgers accompagnés de bières pour les gars et pâtes au parmesan pour Amande !
Réveil tardif ce matin, nous nous occupons de notre lessive, blog, etc… et allons visiter par la suite la ville de Sucre à l’architecture colonialiste.
C’est une ville plutôt tranquille qui n’a rien à voir avec La Paz ! Pour prendre un peu plus de hauteur sur cette cité blanche nous montons jusqu’au mirador.
Une place se trouvant non loin du mirador !
En redescendant, on se renseigne à l’office de tourisme pour savoir quel bus prendre afin d’aller aux 7 cascades car à Sucre pas grand chose à faire si ce n’est les musées. Ce qui n’est pas trop notre “dada”. On va aussi au marché dans l’après-midi pour prendre de quoi cuisiner pour ce soir. De retour à l’auberge on traîne un peu, puis on mange notre popote tout en discutant avec un couple Anglo-Colombien !
Le lendemain, nous nous rendons derrière le marché car c’est de là que l’on prend le bus n°12 en direction des 7 cascades. Il nous dépose dans un endroit un peu perdu mais trouvons facilement le chemin. Trente minutes plus tard, nous arrivons à la première cascade : “Ouais Bof ! On a déjà vu plus beau !”. La deuxième et la troisième sont un peu plus jolies avec moins de déchets.
Pour les suivantes, il faut escalader un peu, Amande préfère rester à la 3ème cascade, pour ma part je veux voir les suivantes ! Le bleu est très différent des premières, malheureusement nous n’avons pas de photos à vous montrer. C’est même de couleur turquoise et par chance en redescendant je vois qu’il existe un chemin qui contourne le mur en passant dans la montagne je redescend donc par là.
On pique nique à la 3ème cascade et on discute avec une famille habitant ici. Christian le père est Australien, et marié avec une bolivienne Vanessa et tout deux ont eu une petite fille Naomie. Ils ont fait une sortie ici avec leurs amis venus de La Paz. On échange tellement bien qu’ils nous invitent dans leur maison qui est située au départ du sentier menant aux 7 cascades. On parle un peu de tout, de notre séjour en Australie, leur maison est en fait pas tout a fait finie mais cela n’empêche pas de boire un apéro. Ils nous offrent à nous Français du vin et du fromage ! Génial !
Christian a acheté une moto-benne, du coup il nous propose de monter dedans et de nous emmener dans le centre voir sa femme qui tient une salle de musculation ! C’est parti mon kiki avec toute la troupe ! Je demande aux petites si elles connaissent leur hymne national, elles nous l’ont chanté que du bonheur !
On fait connaissance de sa femme et nous partons manger dans une Parilla, c’est à dire un restaurant avec de la bonne viande connue que des locaux car excentré du centre ville ! On fait un peu plus connaissance avec cette famille, il s’avère que Christian est le frère d’une star en Australie et qu’il ne veut pas retourner vivre là bas car il a trouvé son bonheur ici ! Nous les remercions beaucoup de ce partage, on offre quelques bonbons aux petites et nous remontons une dernière fois dans la moto-benne pour qu’il nous dépose à quelques mètres de notre auberge ! Sympathique rencontre !
Le lendemain, nous mettons nos maisons sur le dos (!) et allons au terminal de bus direction la ville de Potosí. Trois heures plus tard, nous arrivons à Potosí, la ville de plus de 100 000 habitants la plus haute du monde (4090 mètres).
La sensation est un peu étrange, comme si les gens nous épiaient. Cette ville était très riche auparavant, plus que Paris ou Londres car elle disposait de beaucoup, beaucoup d’argent ! Des mines ont été construites pour extraire ce minerai de la montagne “Cerro Rico”. Cette ville historique, symbole du pillage des ressources par la colonisation, fut au cœur de l’enrichissement de l’Espagne coloniale. L’extraction est toujours d’actualité mais l’argent est maintenant beaucoup plus rare.
Au bout de 2 hôtels visités, nous en trouvons un acceptable pour pas trop cher, où il n’y a que des francophones ! Puis on se balade dans le marché et allons manger un bout dans un boui-boui que l’on avait vu lors de notre quête pour un hébergement. Il y a écrit en gros API sur la pancarte alors on va tester, on ne sait pas ce que c’est. On est accueilli par un papy, qui nous met le chauffage à côté de nous, génial on avait froid ! Puis il arrive avec son “API” et une boisson chaude, cela ressemble plus à un 4 heures qu’un dîner mais bon on a faim !
En fait, c’est comme un chausson au pomme mais plus soufflé à l’intérieur, avec moins de pommes. Quant à la boisson aux différentes couleurs, cela ressemble au goût du vin chaud ! L’ancien nous invite demain pour manger une autre de ses spécialités les Salteñas, une photo vient clore cette dégustation !
On fait de la pub pour les Salteñas d’Andy !
C’est le deuxième jour sur Potosí, et sur conseils d’autres voyageurs, nous nous rendons à “Ojo del Inca”, c’est à dire l’œil de l’Inca, un bassin artificiel d’eau chaude à une température de 30°C ! On le surnomme ainsi car Huayna Cápac, un empereur inca, venait de Cusco jusqu’ici pour soulager son mal de peau !
Ça le fait de se baigner à plus de 4000 mètres !
Nous regagnons dans l’après-midi, entassés dans un collectivo, le centre de Potosí ! Nous prospectons par la suite quelques agences qui proposent l’excursion aux mines car elles peuvent se visiter ! Mais nous ne sommes pas tellement à l’aise avec ça, on a l’impression que c’est du voyeurisme, aller voir des pauvres gens dans des conditions de travail précaire. La plupart ne sont pas allés à l’école et leur espérance de vie ne dépasse pas 50 ans ! On avisera demain si on le fait ou non !
Mais pour l’heure, nous visitons “La casa de la Monéda”, un édifice du XVIIIème siècle qui est le plus grand et le plus important bâtiment civil colonial des Amériques !
C’est ici que fut frappée la monnaie pour l’Espagne de 1773 à 1825, puis au XIXème siècle les monnaies des Provinces Unies du Rio de la Plata, et de la Bolivie jusqu’en 1951. Les premières monnaies étaient composées à 97 % d’argent, or cet élément est souple, leurs formes étaient donc irrégulières, certains même essayaient de les couper !
Puis les pièces ont évolué avec plus de cuivre pour assurer leur solidité, des stries ont aussi été apposées sur l’extérieur du cercle. Elles avaient toutes le poinçon de Potosí avec la superposition des lettres P, T, S et I. C’est d’ailleurs de là que vient le fameux symbole du dollar américain : $ : la superposition du S et du I des documents en témoignent !
Les pièces étaient au début frappées directement à la main par des esclaves, puis à l’aide de mules par la suite jusqu’en 1869.
Passage des lingots !
L’argent était fondu et on obtenait des lingots. Ces lingots rouge vif étaient acheminés jusqu’à ces machines qui permettaient de les aplatir grâce à la force des mules situées un étage plus bas. Ils pouvaient produire jusqu’à 3000 pièces par jour.
Une malle à 12 serrures pour transporter l’argent, une clé était apposée au dessus de la malle mais c’était une fausse pour décourager les voleurs !
Il y avait tellement d’argent que l’on raconte que des prisonniers voués au travail essayaient d’avaler des pièces pour passer les contrôles ! Autrement dit de l’argent dans les excréments !
Les conquistadors s’en servaient également pour faire d’autres objets comme de la vaisselle, des costumes, des théières…
Puis avec l’avancée de la technologie de 1869 à 1909, ce sont des machines à vapeur qui prirent le relais du bétail avec un rendement plus important de 45 pièces / minute.
À partir de 1909, l’électricité fait son apparition avec une production de 250 pièces / minute ! Toutes les machines sont aujourd’hui à leur place d’origine.
Dorénavant, les pièces ne sont plus faites en argent mais en nickel et cuivre, du coup le bâtiment ferma ses portes. Seul l’export vers le Chili et le Tourisme dans les mines font encore vivre le milieu.
Pour ce qui est de la monnaie Bolivienne, les pièces sont frappées au Chili et les billets en France pour éviter la contrefaçon !
En sortant, la guide nous explique que le logo de la « Casa de la Monéda » a été dessiné par un français et que si on le regarde d’un côté on voit un homme plutôt triste et de l’autre un visage qui a soif d’argent !
On finit la soirée dans un restaurant qui propose des burgers végétariens 🍔 !
Le lendemain matin, Amande n’a pas envie d’aller dans les mines, se retrouver à 60 mètres de profondeur ne la rassure pas (un vrai gruyère) surtout pour voir de pauvres hommes en train de travailler. Quant à moi, je suis un peu partagé mais j’aime bien avoir mon Amande à côté, du coup, on ne le fait pas et prenons dans la foulée un bus en direction de Tupiza pour une expédition au cœur du Salar blanc : le salar d’Uyuni !
Et qui sait qui est contente :
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5 Commentaires sur "De Sucre à Potosi !"
Cette petite tête Amande !!!
Comme d’hab, c’est magnifique !
Nos cascades dans le SANCY sont pas mal aussi !!!!!! ………
Bisous et kiffez bien
Y a pas à dire on a aussi une belle région ! C’est pour ça qu’on revient aussi ! Bises
Encore tres sympa tout ca
L eau n est pas trop froide Romain ?
La ruelle avec les arcades très jolie
Enfin tout bien comme d hab
Mimi Amandine sur la photo
Bisous
Ps pas trop de mal pour respirer à cette altitude ?
Coucou tous les 2 non la température de l’eau était de 39 degrès à plus de 4000 mètres !