Quoi de plus mythique et mystérieux que l´île de Pâques encore appelée en dialecte local Rapa Nui ? Cette île distante de 4000 km avec les côtes les plus proches est à mi-chemin entre le Chili, dont elle dépend, et la Polynésie Française ! On se demande comment les premiers habitants Polynésiens sont arrivés jusqu’ici avec les moyens que l’on trouvait 1200 ans après JC !
De nos jours nous avons l’avion, c’est plus facile, nous atterrissons donc sur ce que l’on pourrait appeler un confetti en plein océan ! Mais d’ailleurs savez-vous pourquoi l’île de Pâques est surnommée ainsi ? Cela n’est pas dû aux célèbres et géantes statues de pierre , les Moaïs 🗿, mais le jour où elle a été découverte en 1722 par l’hollandais Jacob Roggeveen… c’était le jour de Pâques !
Notre hôte vient nous chercher en minibus et 5 minutes après nous nous retrouvons dans le seul bourg de l’île à Hanga Roa. Nous arrivons au camping Mihinoa où nous sommes un peu surpris au départ par le grand nombre de tentes, qui ici sont proposées en location. De notre côté, nous avons la chance d’avoir notre propre tente “made in New Zealand” ! Aussi, on prend le temps de bien fixer et attacher la tente car on sent que le vent peut être assez puissant ici.
Les “faux” moaïs nous protègent !
Une fois bien installés, on se dirige,… à l’hôpital. Son architecture n’a rien d’exceptionnelle, mais depuis le dernier jour en Polynésie, j’ai de plus en plus mal à l’oreille. Amande suspecte une otite et mon doc avait bien raison ! Le médecin local diagnostique une otite externe. On connaissait un peu le risque en Polynésie car les eaux sont suffisamment chaudes pour que des bactéries se développent, après chaque bain, le rinçage systématique à l’eau douce n’a pas suffit pour ma part. Pour éviter cela, ils appliquent ici aussi de l’huile d’amande douce.
Une semaine de traitement et bien sur aucune plongée, étant un peu fatigués par le décalage horaire, retour au QG avec en ligne de mire une bonne grasse mat´ sous la tente ! Objectif rempli 10 heures pour ma part, 11 heures pour Amande, un bon “brunch” et nous voilà parti à pieds à la CONAF, le service national des forêts, pour acheter un pass valable 5 jours, à compter du premier tampon de 30 000 pesos/pers qui nous permettra de circuler librement à travers les différents sites de l’île.
En chemin, nous observons une femme sur le bord de la route en train de taper sur une toile avec une manchon en bois.
Intrigués, nous allons à sa rencontre et à notre surprise elle parle français, son arrière grand-mère était tahitienne. Elle nous explique qu’elle utilise une méthode ancestrale, elle tape sur une morceau de bois bien particulier qui se détend à chaque coup pour devenir une toile. Ici, nous avons du mal a savoir si l’on doit saluer les gens par un Óla´ en espagnol ou un Iorana en Rapa Nui !
Nous faisons ensuite un détour au camping avant de nous rendre au magasin de location pour prendre notre scooter.
Dans la plupart des magasins de location sur l’île, il faut avoir le permis moto, heureusement Amande a le gros cube et moi, j’ai passé mon attestation 125 avant de partir. Équipés de notre bolide, nous rentrons au camping souper dans la salle prévue à cet effet.
Nous avons moins bien dormi cette nuit là, à notre décharge des matelas de 1 cm d’épaisseur et des chiens qui aboient toute la nuit !
Réveil matinal, casques attachés, nous commençons non loin de l’aéroport avec le site de Vinapu.
C’est un Ahu en Rapa Nui c’est à dire une plateforme cérémonielle un peu comme en Polynésie avec les Maraes. Cet endroit comporte plusieurs Moaïs🗿 mais tous sont renversés comme 90 % d’entre eux présents sur l’île. D’après les scientifiques, cela serait dû aux guerres et aux évènements naturels comme les tsunamis ou les tremblements de terre. Ces statues font entre 2 à 10 mètres et sont probablement les représentations des ancêtres du clan.
Nous continuons notre route en longeant les falaises où l’océan pacifique se déchaîne.
Les rouleaux sont impressionnants !
Les sites se trouvent facilement grâce à notre carte embarquée !
Sans les mains Saint-Quentin 😂 !
Vaihu !
Nous croisons aussi pas mal de chevaux en liberté.
Voici une photo prise sur le site de Ura Uranga.
La manière dont ils ont été renversés, a conduit à la conclusion qu’ils étaient tous érigés dos à l’océan.
Après avoir visité une dizaine de sites semblables à celui-ci, on espère en trouver debout sur leurs pieds !
Pour se faire, nous nous dirigeons sur le site de Rano Raraku, c’est la “nurserie” là où ont été sculptés les Moaïs.
Il y a ici un point de contrôle où l’on nous demande le pass pour le tamponner, on en profite pour savoir si l’on peut avoir le même tampon sur notre passeport. Aucun problème, ce n’est pas très officiel, mais il est plus sympa que celui du Chili !
Nous entrons et la magie opère ! On se croit transporter à l’époque des premiers Polynésiens lorsque nous passons au milieu de ces géants abandonnés sur les pentes du volcan.
Certains sont encore au pieu !
Nous montons au sommet du cratère où la vue donne sur un petit lac et une vingtaine de Moaïs.
Tout au loin, la silhouette des 15 Moaïs forme l’Ahu Tongariki.
Justement, un coup de scooter et hop nous voilà sur ce site. C’est le plus grand Ahu de l’île où les 15 monumentales statues ont été restaurées et remises sur pied grâce à une équipe scientifique japonaise. Le résultat est magnifique et a un côté mystérieux !
Les 15, comme on les surnomme ici !
De nombreux scientifiques pensent que le transport de ces statues de l’unique carrière aux différents sites, se faisait non pas avec des rondins de bois, mais avec des cordes qu’une quinzaine d’hommes tiraient. Les Moaïs marchaient en quelque sorte ! Le déclin de la population ne se serait donc pas produit suite à une déforestation massive mais plutôt aux maladies amenées par les explorateurs.
Nous passons de l’autre versant de l’île c’est à dire la côte nord. Se trouvent ici les pétroglyphes de Papa Vaka, des gravures réalisées dans d’énormes blocs de basalte.
Malheureusement avec l’érosion, les dessins commencent à disparaitre petit à petit.
Notre journée se termine par un bain de pieds sur la plage d’Anakéna, la plus grande de l’île. C’est un très beau décor : Moaïs, Sable blanc, Cocotiers et Eau turquoise à l’horizon !
Remarquez que certains Moaïs ont une coiffe rouge appelée ici des “Pukaos”. Selon les archéologues, ces cylindres rouges représentent une coiffure masculine répandue dans les temps anciens à Rapa Nui. Puis, nous admirons le coucher de soleil avant de rentrer au camping pour faire une bonne nuit !
Le lendemain matin, on décide de partir en randonnée en direction du volcan Rana Kau par un sentier, le même qui était utilisé auparavant. Entre temps, nous faisons un stop à Ana Kai Tangata où l’on voit les falaises de lave.
On a vu cette auberge en passant !
Aujourd’hui il fait beau, la grimpette dure 1h15 avant d’atteindre le sommet.
Arrivés tout en haut, la vue est splendide !
Ce “chaudron” est pratiquement recouvert en son fond de roseaux de Totora. Nous longeons ensuite la crête pour rejoindre le village cérémoniel d’Orongo. Celui-ci surplombe en contrebas 3 petits îlots les Motus Iti, Kau Kau et Nui et c’est sur ce dernier que se déroulait une compétition pour la chasse aux oeufs !
Cela viendrait peut-être donc de là : la chasse aux oeufs à Pâques, enfin c’est notre conclusion ! Jadis point de chocolat bien sûr, chaque année les différents chefs de chaque tribu s’affrontaient pour obtenir le premier oeuf de l’oiseau Manutara. Ils partaient du village, prenaient le sentier, nageaient jusqu’à l’ilôt avec un rondin de bois pour l’escalader ! Ils restaient sur cette terre quelques jours, voire des semaines pour trouver le Saint Graal ! Le premier à le trouver et à le ramener (sans le casser 😣) au village était désigné homme oiseau pour une année et avait une place très importante au sein de la société. La dernière compétition aurait eu lieu en 1867.
Nous visitons ce village, qui servait d’abri pour les différents concurrents. Toutes les maisons sont construites avec des pierres plates empilées horizontalement et un toit voûté également en pierres recouvert de terre, une sorte de toiture végétalisée ! Les murs quant à eux étaient doublés c’est à dire une rangée de pierres, une épaisseur de terre et à nouveau une autre rangée de pierres. Les portes étaient très petites, aux alentours de 60 cm de haut afin d’éviter les déperditions de chaleur.
Une maison “découpée” où l’on voit les “doubles” murs !
Il fallait être souple pour rentrer !
Le symbole de l’homme oiseau !
Puis une pause pique nique en face du volcan que nous redescendons quelques minutes après, avec une vue sur un décollage.
On se repose un peu au camping et on file à la boulangerie à 16 heures (!) pour manger quelques patisseries au dolce de leche, c’est à dire de la confiture de lait : succulent 😋!
À 10 minutes du “centre ville” se trouve le site de Tahai, un endroit où l’on peut admirer le coucher de soleil. Sur le chemin on aperçoit un Moaï des temps modernes, une réplique qui nous permet d’imaginer la finition des anciennes statues à leur époque.
De dos sont gravés les pétroglyphes de l’homme oiseau !
À Tahai, c’est le rendez-vous des photographes, l’endroit est superbe.
D’un coup, une espèce de grosse masse nuageuse vient un peu gâcher le spectacle. Tout le monde pense à ce moment là que le soleil ne fera pas son apparition. Mais l’improbable se produit, avec des couleurs magnifiques, violet, jaune, rose, rouge…
Un coucher de soleil impensable quelques minutes auparavant !
Le jour suivant, on se refait une randonnée, la “petite” boucle comme il la nomme ici. On passe devant le site de Hanga Kio’e.
C’est dingue le nombre de chevaux en liberté 🐎 !
Puis celui de Ana Te Pora qui est en fait un tube de lave où se déroulaient les cérémonies.
À proximité de celui-ci se trouve une grotte qui débouche sur deux orifices à flanc de falaise.
On décide de pique niquer au site de Ahu Tepeu situé à mi-parcours, c’est vraiment désert surtout que les véhicules à moteur ne sont pas autorisés à passer ici.
On enchaîne ensuite avec un autre tube de lave à Ana Te Pahu, c’est assez rigolo car on entre d’un côté et on ressort d’un autre point, c’est comme cela que j’ai surpris Amande !
Nous finissons cette boucle de 20 km (quand même !) par le site du Ahu Akivi et ses 7 Moaïs debouts (enfin remis sur pieds !).
Nous sommes rentrés au bon moment car le temps se détériorait de plus en plus, d’abord de la pluie puis des rafales de vent assez violentes. Les années de camping nous aurons bien servi car notre tente est solidement attachée ce qui n’est pas le cas de toutes. La nuit ne fut pas très bonne à cause du bruit provoqué par les toiles.
Le lendemain matin c’est un cimetière de tentes, 7 sont cassées et leurs occupants ont dû dormir à la réception dès 2 heures du matin ! On petit-déjeune à 11h30 et puis relax avant d’aller manger apparemment les meilleurs sandwichs de l’île de Pâques ! Pour Amande, ce sera Fajitas avec fromage de chèvre et pour ma part un Burger XXL.
Dans l’après-midi, nous retournons au camping, Amande discute avec des voyageurs, quant à moi j’ai bien envie de sortir la canne à pêche ! Durant notre séjour, j’avais remarqué un petit coin sympa à l’abri de la houle.
Ça mort ! Un premier, puis un deuxième dans la foulée ! Ce sont des poissons argentés dont je ne connais pas le nom, j’aurais en tout pêché 3 poissons de cette espèce. Amande me rejoint et on décide d’aller voir le coucher de soleil aux Moaïs de Tahai car cela faisait un petit moment que le banc de poissons était parti. Dommage pour nous, le gros nuage pointe le bout de son nez et nous ne verrons pas de soleil, tant pis ! Retour au camping pour aller manger le butin ! Des asiatiques avaient préparé un barbecue, alors autant profiter des braises !
Dans la soirée, on discute avec Alain un photographe, il nous explique comment régler notre appareil pour faire des photos de nuit et prendre la galaxie. Grâce à notre petit trépied articulé, voici une des photos que l’on a prise en plus de la première photo de l’article.
Le jour suivant, nous louons une deuxième fois le scooter pour aller sur le site de Puna Pau, c’est ici que les coiffes rouges des Moaïs (les pukaos) étaient extraites.
Puis on part faire la randonnée qui nous mène au point le plus culminant de l’ île à 511 mètres. Les paysages nous font penser à chez nous : des volcans, des pâturages, des clotures en bois… mais en plein Pacifique !
Après 1h30 de montée, la vue à 360° est superbe, nous voyons les 2 extrémités Rana kau et Poike et autour le bleu de l’océan qui se mélange au ciel…
Le volcan Rana kau tout au loin !
Nous redescendons et prenons la direction de la petite plage d’Ovahe, où on ne peut se baigner par risque de chutes de pierres en haut de la falaise.
Et comme on ne peut se baigner et bien nous retournons à la plage d’Anakena pour profiter de ses eaux turquoises.
On ne tarde pas trop pour rentrer car pour notre dernier jour demain nous voulons admirer le lever de soleil sur les 15 Moaïs à Tongariki.
Le réveil fût matinal, on prend le scooter de nuit pour faire 20 km en faisant attention aux chevaux en liberté. Le soleil n’est pas au rendez-vous mais on ne se lasse pas de ces mystérieuses statues.
Notre séjour sur l’île de Pâques se termine, une île remplie de mystère que nous avons adorée.
En route pour Santiago, dans un boeing 787 s’il vous plaît !
Les photos de l’île de Pâques sont désormais disponibles en cliquant ici ou dans l’album photos.
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13 Commentaires sur "L’ île de Pâques, Rapa Nui !"
magique!!!bises
Super les photos et votre récit ! Lapince qui doit s’exiler en plein milieu du pacifique sud pour attraper du poisson lol
Bonne continuation
Et ça fonctionne parfois ! Biz
Et ça marche, je suis rarement rentré bredouille ! Hey hey Biz
on a bien reçu la carte qui résume le coucher de soleil. c’est vrai que c’est tout de même impressionnant tout ça.
Contente d’avoir vu des chevaux, ça me manquait depuis la Mongolie….. lol
gazette des sports : la France est qualifiée pour les 1/8ème de l’Euro et ce soir 1/2 finale top 14 à Rennes ASM / Racing. ….. croisons les doigts….
Encore raté pour l’asm je viens de voir le résultat néanmoins je serai en photo au Macchu pichu avec mon drapeau jaune et bleu ! Bizoux
Magnifique! Superbes photos, j adore celle de l article avec les étoiles, on dirait une photo d un autre monde. C est encore autre chose que vous avez découvert. Merci pour toutes ces explications mais vous étiez bien quand même perdus au milieu de nulle part, avec ces moais, sensations bizarres sans doute…..Même pas peur….Biz
Vos photos sont magnifiques et nous avons nous aussi, comme votre statue, la tête dans les étoiles!.
L’Ile de Pâques encore une belle destination…
Et Romain s’avère être un bon pêcheur, une « sortie truite » à organiser à votre retour avec Bernard.
Bises à vous deux.
La chance du débutant certainement et puis les eaux sont assez poissoneuses là-bas, donc bon…Mais pourquoi pas une sortie truite effectivement avec un bon casse croûte par la suite ! Gros bizoux
L Ile de Pâques et ses statues légendaires
Fascinant
Ce doit être impressionnant de les voir de prêt
Beau couché de soleil et en particulier l’avant dernière photo que je trouve « mysterieuse »
Big bisous à vous deux
Salut Christine et Jean nono, oui on peut se rapprocher des Moaïs mais il y a quand même un cercle à ne pas dépasser pour les plus connus. Bizoux
Magnifiques photos. Franchement, la statue avec les étoiles ou les jeux de contraste… Vous vous améliorez. merci pour ces magnifiques partages et amusez-vous bien pour la suite du voyage
On commence que…ce compact est vraiment pas mal c’est le sony RX 100 il fait de très belles photos. Et grâce à notre rencontre avec le photographe nous avons pu faire des réglages pour prendre des photos de nuit ! Merci et gros bizoux