Après un vol de très courte durée, 15 minutes, nous voici sur le sol de Moorea. Moorea avec Tahiti fait partie des Îles du Vent. Les Îles du Vent et les Îles sous le Vent (Huahiné, Bora Bora, Maupiti, Taha’a et Raiatea… qui sont les principales) constituent l’Archipel de la Société.

Moorea est une île d’à peine 134 km2 et 63 km de circonférence. Un relief tourmenté, dominé par 8 sommets, une végétation variée et luxuriante, deux immenses baies, la baie d’Opunohu et la baie de Cook, un lagon limpide et sublime, quatre motus (îlots) et dix passes, c’est l’île la plus proche de Tahiti.

A notre arrivée, nous n’avions rien reservé mais nous avons tout de même connaissance de l’existence d’un camping dont l’accueil n’est pas terrible. Eh oui, après les guesthouses, les villas luxueuses, les vans, nous changeons de mode de couchage et nous optons pour la tente en Polynésie. Cela permet d’économiser sur le logement afin de profiter au maximum des excursions, des plongées…

Alors on récupère nos sacs et on se lance pour la première fois depuis notre départ à faire du stop. Il y avait déjà 2 personnes qui faisaient du stop alors on se fait un peu notre Pékin Express à nous et on se place en aval de leur emplacement. Avec ma bonne bouille, tout en avançant, je tente le pouce et à peine 5 minutes plus tard, une jeune femme s’arrête.

C’est une dame tahitienne qui vit en France, mais actuellement en vacances sur Moorea. Elle avait décidé de se promener sans but précis de destination alors elle nous prend. Sa conduite laisse un peu à désirer, par manque d’attention elle déviait un peu sur la gauche, on a même failli écraser un chien mais heureusement sans gravité. Elle nous dépose au “Fare Vahiere” où nous tentons notre chance. Malheureusement, il ne possède pas les infrastructures pour accueillir des campeurs. Nous retournons sur la route et reprenons le stop.

Puis une autre dame dans son jardin nous demande si on a besoin d’aide. Elle nous explique qu’un bus va passer car son mari est à l’intérieur et il pourra nous déposer où on veut. On patiente à leur côté et elles nous offrent même à chacun une coco à boire. C’était très agréable. Les premiers contacts avec les Polynésiens sont vraiment très chaleureux.

Dans le bus, on discute avec un Français qui a tout plaqué et qui est venu s’installer sur Moorea, il y a 1 an. Nous arrivons au camping, il est vrai que l’accueil n’est pas terrible, mais franchement le site est magnifique avec vue sur le lagon. On en profite pour regarder le coucher de soleil avant de monter notre tente.

Pour ce soir, nos voisins de tente nous prêtent leur réchaud car nous voulions tester le réchaud offert par l’ADIL mais nous n’avions pas d’alcool à brûler.

La première nuit sous la tente n’était pas très confortable, des matelas premier prix, une chaleur étouffante et les coqs au matin…

On décide de partir en snorkeling juste en face.

Au bout d’un certain temps, je m’installe sur la petite table pour écrire mon journal de bord. Y a pas mieux comme endroit, le bleu du lagon, une raie qui passe à 2 mètres.

Romain était toujours dans l’eau en train de discuter avec 2 autres campeurs, Johan et Caroline.
A 11h30, on part à la recherche d’alcool à brûler, on loue un scooter pour 3 jours afin de pouvoir explorer l’île et on expérimente notre réchaud qui pèse seulement 20 grammes. Bon, pour une première, on a mis un peu de temps pour connaitre les bonnes quantités d’alcool mais ce soir cela ira mieux.

Nous prenons ensuite le cap au nord est de l’île et plus exactement vers la plage de To’Atea, une longue plage de sable blanc avec cocotiers, une eau transparante et des bungalows sur pilotis au loin.

Point de vue sur la baie de Nuaret !

Un beau terrain de pétanque !

Sur le retour, on s’arrête dans une boutique de perles. Pour l’anecdote, la jeune femme qui nous accueille a effectué elle-même un tour du monde 🌏 6 ans auparavant, et c’est en faisant son stop en Polynésie Française qu’elle a rencontré son mari. Elle nous explique comment choisir sa perle. Il faut tout d’abord la tester sur sa peau car la couleur peut éventuellement changer et de préférence quand il y a une bonne luminosité, pour apprécier leur effet miroir. Plus la pierre est ronde plus le prix sera important car c’est ce type de perles qui est recherché mais ce ne sont pas forcement les plus belles au niveau de la couleur.

Après avoir recueilli d’autres conseils à propos de l’île de Moorea, on repart de nuit en scooter en direction de notre campement.

On maîtrise !

Après une meilleure nuit, un sac de couchage en guise de matelas supplémentaire, une température plus clémente, on file en direction de l’usine Rotui.

C’est une cuisine qui produit des jus de fruits vendus uniquement en Polynésie. Aucune exportation n’est envisagée et envisageable. En effet, seulement les jus à base de papaye, ananas et goyave sont issus des chaînes locales. Pour pouvoir varier leur gamme, ils importent de la purée de jus pour l’orange, la mangue, la pastèque, le citron, la banane… C’est étonnant car le climat permet la culture mais il manque vraiment de la place pour pouvoir cultiver.

Tout a commencé grâce à la culture d’ananas sur Moorea, puis ils se sont diversifiés avec la confiture de mangue, papaye, banane, goyave avec uniquement les fruits produits localement pour cette partie. En 2010, ils ont même élaboré un moelleux, un blanc sec, et un brut à base d’ananas.

Au niveau de la production, l’ananas passe en premier dans une machine pour être nettoyé, puis les deux extrémités sont coupées manuellement (différence de calibre entre chaque ananas).

L’écorce est ensuite enlevée pour être utilisée pour la production d’alcool à base d’ananas et le reste est utilisé pour la production de jus. Chaque jour, ils produisent un parfum différent. Quand le jus est mis en bouteille, il est à + de 60°C alors il passe dans un tube pour être refroidi.

On a le droit à une petite dégustation en fin de visite.

On va ensuite se renseigner pour le spectacle de danse Tahitienne dans un bel hôtel.

Puis on part en direction du belvédère pour avoir un point de vue sur les 2 baies : Opunohu et Cook séparées par le Mont Rotui.

De là, on part pour une randonnée de 3 heures aller-retour.

Il faisait chaud, humide avec un terrain assez glissant. On admire cette vue et les autres montagnes environnantes avant de rebrousser chemin.

En redescendant, on s’arrête au site archéologique de Titiroa.

Les maraes incarnaient la spiritualité et la magnificience d’une île. Ils étaient le coeur noble des Hommes de ces îles. Les gens ne s’y rendaient que pour prier.

Plateforme de conseil !

Ces longues plateformes (tahua) sont retrouvées au sein de grands complexes cérémoniels. Considérées comme lieu de rassemblements, ces structures témoignent de la présence d’une élite composée de chefs, de prêtres et de guerriers. Elles étaient probablement utilisées pour les délibérations politiques et les décisions sur la vie communautaire.

Ce marae daterait du XVII ème siècle. Il présente une forme trapézoïdale, avec un ahu à 3 gradins. Une grande partie de la structure est composée de pierres à bossage taillées ou de pierres naturellement rondes. Celles-ci sont typiques des constructions liées au culte d’Oro, dieu de la fertilité et de la guerre.

Toujours dans cette descente, nous faisons un stop au lycée agricole où on en profite pour déguster et acheter une bonne confiture locale : pamplemouse-ananas.

Un champ d’ananas !

On va ensuite se renseigner à Moorea Tropical Garden car le vendredi ils font le four Polynésien c’est à dire un repas qui mijote quelques heures sous terre dans des feuilles de bananes.

Nous prenons un jus d’ananas devant cette belle vue.

Curieuse, je demande à la dame le nom du fruit qui pousse sur la pergola. Il s’agit de Barbadine et contre toute attente, elle m’offre un pot de confiture de ce fruit.

Sur le chemin du retour, on réserve notre table au “Snack Mahana” pour le lendemain à la place du four traditionnel car les locaux nous ont conseillé d’y aller.

Non loin de là se trouve la plage de l’hotel “Les Tipaniers” où on en profite pour se relaxer.

Puis on admire le coucher de soleil depuis notre campement.

Cela vous rappelle sans doute une publicité !

On a mis le réveil pour faire une excursion avec au programme requins pointes noires et raies armées. Pour arriver sur le lieu, nous louons un kayak.

Non non, ce n’est pas dans une piscine !

Nous prenons masques et tubas et immersion dans le lagon…

Les requins sont rassasiés mais pas nous alors on file au “Snack Mahana”.

Les pieds dans la sable !

Un vrai régal 😋,

Mahi mahi pané au lait de coco !

Un tartare de thon !

Après ce bon repas, nous allons à l’ ”Hotel Continental” pour visiter la clinique des tortues. Le prochain article vous informera à ce sujet.

Juste à côté, se trouve malheureusement 3 dauphins qui sont élevés en captivité pour effectuer les shows avec les touristes.

Puis on part avec notre scooter explorer la côte ouest, plus sauvage avec des mangroves et des habitations parsemées.

On prend un chemin sur la droite et nous tombons sur une belle plage privée dont la dame nous a autorisés à piquer une tête.

Puis demi-tour pour rejoindre la troupe : Nath 🐚, Antoine 🐟, Armance 🐎, Bertille 🐱, Jérôme 🐢 et Baptiste 🐠 au “Moorea Sunset Beach”. Nous passons une très bonne soirée tous ensemble en mode apéro, pizzas et pêche nocturne.

Le lendemain, jour de départ, mais aussi jour d’emmerde. Les auto-stoppeurs du premier jour sur Moorea n’ont pas supporté que l’on soit passé devant eux et ils sont venus se frotter à nous…

On continue ensuite à rassembler nos affaires, plier la tente et on dit également au revoir au petit chat qui nous tenait compagnie.

Ça avance la négociation 🐈 !

Une fleur de bougainvillier à l’oreille, un sourire et mon sac et je me lance à faire du stop pour rejoindre l’aéroport.

On anticipe au cas où car normalement il y a un bus mais ici les horaires sont très vagues. Finalement, même avec ma bonne bouille, nous capitulons et nous sommes contraints d’appeler un taxi si on ne veut pas louper notre avion.

On s’envole en direction d’une autre île sous le vent, Huahiné !