C’est une clinique qui accueille des tortues blessées et les relache au moment opportun.

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Les différentes espèces

Les tortues les plus fréquentes en Polynésie Française sont la tortue verte et la tortue imbriquée.

– La tortue verte

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La tortue verte est la seule tortue possédant des sites de ponte majeurs en Polynésie Française.
Poids moyen : 150 kg
Longueur moyenne : 1m20
Son nom vient de la couleur de sa graisse. Réputée par sa chair, elle est encore couramment braconnée dans les îles du Pacifique.

– La tortue imbriquée

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Elle est reconnaissable à son bec crochu comme celui d’un oiseau.
Poids moyen : 60 kg
Longueur moyenne : 80 cm
Réputée la plus jolie des tortues marines, la tortue imbriquée possède des écailles qui ont longtemps été utilisées pour la fabrication de bijoux et d’objets décoratifs.

Les tortues les moins fréquentes en Polynésie Française sont la tortue luth, la tortue caouanne et la tortue olivâtre.

– La tortue luth

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La tortue luth est la plus grande des tortues marines.
Poids moyen : 340 kg
Longueur moyenne : 1m50
Sa carapace ne possède pas d’écailles, il s’agit en fait d’une épaisse couche de graisse recouverte d’une peau très fine rappelant le cuir. Cette espèce vit en plein océan et est également adaptée aux eaux très froides. On la retrouve dans la grande majorité des mers et des océans.

– La tortue caouanne

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Victime principalement des chaluts et crevettiers, c’est l’une des espèces marines les plus menacées.
Poids moyen : 75 kg
Longueur moyenne : 90 cm
Cette tortue mange crustacés et coquillages qu’elle broie grâce à ses puissantes mâchoires. Elle vit près des côtes des régions tropicales et tempérées (ex : en Méditerrannée).
En moyenne, une tortue reste 30 à 45 minutes sous l’eau avant de reprendre sa respiration à la surface (poumon), celle-ci peut rester jusqu’à 10 heures sous l’eau et jusqu’à une profondeur de 1200 m.

– La tortue olivâtre

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C’est celle qui présente les effectifs les plus importants au monde.
Poids moyen : 40 kg
Longueur moyenne : 70 cm
La coloration verte olive du dos de sa carapace est à l’origine de son nom. Elle se rencontre à la fois en plein océan et près des côtes.

Les tortues absentes de Polynésie Française sont la tortue de Kemp et la tortue à dos plat.

– La tortue de Kemp

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C’est la tortue marine la plus rare et la plus menacée. 95% des individus viennent pondre sur une seule et même plage à l’est du Mexique.
Poids moyen : 45 kg
Longueur moyenne : 70 cm
Avec la tortue olivâtre, c’est la plus petite des tortues marines.

– La tortue à dos plat

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Cette tortue est caractérisée par sa carapace aplatie.
Poids moyen : 100 kg
Longueur moyenne : 90 cm
Son aire de répartition est réduite puisqu’elle ne se rencontre que dans les zones côtières d’Australie.

Le cycle de vie des tortues marines

Les zones d’alimentation

Les tortues marines passent la majorité de leur vie dans des zones de nourrissage qu’elles ne quittent que pour aller se reproduire. Certaines tortues, comme les tortues luth et olivâtre, se nourrissent au large, on dit alors qu’elles ont un habitat pélagique. Cependant, la plupart des espèces se rencontrent près des zones côtières. C’est le cas par exemple des tortues vertes et imbriquées qui sont présentes à la clinique. Ces zones d’alimentation sont variées (zones rocheuses, herbiers, récifs coralliens, étendues de sable) et localisées dans le monde entier à l’exception de l’océan Arctique.

Les premières années de vie

Après 2 mois d’incubation, les nouveaux nés sortent de l’oeuf en se servant d’une structure spéciale, appelée le diamant (qui disparait ensuite) pour casser la coquille.
Ils mettent plusieurs jours pour arriver à la surface et émergent du nid en groupe. Les petites tortues rejoignent la mer et nagent activement vers le large durant plusieurs jours. Le début de leur voyage reste une énigme pour les scientifiques. On appelle d’ailleurs les années qui suivent l’émergence des petites tortues “les années perdues”. Il semblerait que les juvéniles utilisent les courants marins pour leur dispersion tout en se nourrissant des proies qui passent à leur portée. Après avoir passé quelques années en pleine mer, elles se dirigent alors vers les zones de nourrissage où elles resteront jusqu’à leur âge adulte et leur première reproduction. La maturité sexuelle est tardive et intervient à l’âge de 20 à 40 ans (5 à 6 ans pour la tortue luth).

La migration

Lorsque la période de reproduction arrive, les adultes migrent de leur zone de vie à leur zone de ponte. Ces migrations peuvent s’étendre sur des milliers de km et nécessitent beaucoup d’énergie. C’est pour cette raison que chez la plupart des espèces, un intervalle de 2 ou 3 ans peut avoir lieu entre 2 saisons de pontes.

L’accouplement

Au début de la période de reproduction, les mâles deviennent agressifs et cherchent en permanence les femelles. Lorsqu’il trouve une femelle prête à s’accoupler, le mâle commence alors sa parade nuptiale et lui mord doucement le cou. Il s’agrippe ensuite fermement à la nuque de la femelle grâce à ses griffes, laissant ainsi des cicatrices bien visibles. Une femelle peut être accouplée par plusieurs mâles au cours d’une saison. Certains scientifiques pensent même que les femelles sont capables de stocker le sperme pour féconder les oeufs pondus le plus tardivement dans la période de reproduction.

La ponte

Les tortues femelles montent pour pondre sur les plages qu’elles ont sélectionnées. La ponte dure environ 2 heures et a lieu généralement la nuit. Lorsqu’elles ont gravi une bonne partie de la plage, elles creusent un trou d’une trentaine de centimètres de diamètre avec les pattes arrières. Elles y pondent 15 à 200 oeufs suivant l’espèce, la taille et l’âge de la femelle. Elles rebouchent ensuite le nid et retournent en mer. Les tortues peuvent revenir pondre sur les plages jusqu’à 5 fois par saison, chaque ponte étant espacée en moyenne de 10 à 15 jours. Les oeufs incubent ensuite durant 2 mois. Durant cette période, la température du sable déterminera le sexe des bébés tortues et les températures plus basses donnent des mâles.

Il faudra 1000 oeufs pour qu’une seule tortue atteigne l’âge adulte.

Malheureusement, selon l’Union Mondiale pour la Nature (UICN), 6 espèces de tortues sont menacées d’extinction. En Polynésie Française sur 2 sites de ponte majeurs, une chute vertigineuse de 94 % des stocks de femelles pondeuses a été observée en l’espace de 30 ans.

Les causes sont les suivantes

La pêche et la consommation de tortues

– La capture des tortues

Consommation encore importante dans le monde (bien que souvent interdite), c’est la menace la plus sérieuse pesant sur les tortues marines en Polynésie Française. Pour la fabrication d’objets, des bijoux et des objets décoratifs sont fabriqués à partir des écailles de tortue.

– Les prises accessoires

De nombreuses tortues sont les victimes d’une pêche qui ne leur était pas destinée, par exemple la pêche aux filets dérivants ou à la palangre.

La destruction des habitats

L’urbanisation des côtes, la fréquentation des plages et l’installation de lumières artificielles conduisent à la destruction ou à la dégradation de nombreux sites de ponte. De nombreux facteurs (pollution, surpêche…) entrainent également la dégradation des zones marines côtières utilisées par les tortues comme garde-manger.

La pollution

– Sacs plastiques et débris divers

Les tortues s’y piegent et se noient. Elles peuvent aussi confondre ses déchets avec leur nourriture et s’étouffer en les avalant.

– Marées noires et pollutions chimiques

Ces pollutions peuvent conduire à l’apparition de maladies.

Le traffic maritime

La circulation d’un grand nombre de bateaux entraine une nuisance sonore et un stress pour les tortues, ainsi qu’un risque de collision et de chocs avec les hélices.

Le changement climatique global

Il y a de nombreuses conséquences sur le cycle de vie des tortues : modification du temps d’incubation des oeufs, montée des eaux inondants les sites de ponte, disparition de certaines ressources alimentaires…

Les prédateurs

– Les destructeurs de nid

Ils creusent ou pénètrent dans le nid et consomment les oeufs : crabes, rongeurs, courtilières…

Les prédateurs des émergentes :

     Dans l’ air : frégates, fous, sternes, rapaces, oiseaux, charognards, hérons et échassiers

     Sur la plage : rongeurs, crabes, varans, fourmis

     Dans l’eau : carangues, mérous, barracoudas, tous les requins et autres poissons carnivores

Les prédateurs des tortues adultes :

     Les grands requins blancs, requins tigres, requins bouledogues, jaguar

L’inondation des nids

Les épisodes de forte houle peuvent entrainer l’inondation des nids par les vagues. Les oeufs pourrissent alors et le nid est condamné. Les glissements de terrain, l’érosion et le tassement du sable peuvent également conduire à la destruction des nids.

Nous avons ensuite visité la clinique avec la vue de plusieurs tortues :

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8 jours !

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15 jours !

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1,5 mois !

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1 an ! Elle va être relâchée prochainement !

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2 Commentaires sur "La clinique des tortues à Moorea !"

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Toad
Invité

Intéressant tout ca! Biz