Le Machu Picchu est en ligne de mire, mais plusieurs possibilités s’offrent à nous pour l’atteindre. Soit on le rejoint par le mythique Chemin des Incas, le sentier par lequel ils rejoignaient cette cité à l’époque. Mais afin de préserver le site, seulement 400 personnes par jour peuvent l’emprunter (touristes, guides, porteurs compris). Il faut aussi obligatoirement un guide et de par sa popularité, la réservation est nécessaire longtemps en avance. Difficile de planifier la date 6 mois à l’avance, surtout dans notre cas. L’autre solution est de prendre le train au départ de Cusco et de rejoindre Agua Calientes au pied du Machu Picchu. Par contre, c’est hors de prix. On peut aussi l’atteindre par nos propres moyens. La première étant de prendre un collectivo de Cusco jusqu’à Santa Maria (15 soles), un deuxième jusqu’à Saint Thérésa (10 soles), puis un troisième jusqu’à Hydroélectrica (5 soles) et enfin marcher pendant 2 heures en longeant la voie de chemin de fer jusqu’à Agua Calientes. Cela sera notre plan pour le retour. L’autre est de passer par un autre site Inca un peu oublié, le trek du Choquequirao mais celui-ci nécessite 8 à 9 jours de marche. N’ayant pas la même forme physique qu’au début de notre voyage, on opte pour la dernière solution, le trek du Salkantay. Let’s Go !
La veille au soir de notre départ, c’est la course… Après notre visite de la vallée sacrée, on part récupérer le matériel de camping : tente, tapis de sol, réchaud, popote, bâtons et des sacs de couchage en plume. La première nuit se passant à 3800 m d’altitude, on craint que les nôtres soient un peu juste. Puis on file à l’agence qui gère les tickets pour le Machu Picchu. En calculant la durée du trek, on sera sur le Machu Picchu le 22 Juin. On en profite également pour prendre le billet pour faire l’ascension de La Montaña : au cas où il nous resterait des forces ! L’entrée au WyanaPicchu (le “pain de sucre” surplombant le Machu) se doit d’être réservé plusieurs mois à l’avance (quoique en faisant connaissance avec un polonais il a pu rentrer sans réservation en se pointant directement à la billetterie, par chance il y a eu des désistements, mais d’après le gars du check point “ce n’est pas très légal” car les billets sont nominatifs !) ce qui n’est pas notre cas, du coup, nous aurons un autre point de vue depuis la Montaña. Nous partons également faire quelques courses au marché avant qu’il ne ferme car nous ferons ce trek en autonomie complète ! On était chargé comme des ânes et sur le retour, on voit des chars et des défilés.
En effet, Cusco est en fête cette semaine car le 24 Juin, c’est l’Inti Raymi, la fête du soleil. On va faire en sorte d’être là ce jour là.
A notre retour à l’hôtel, on trie nos affaires pour se charger au minimum, préparons à manger pour demain midi et comme si on avait pas assez de choses à faire, on s’achète 2 places pour voir deux matchs de handball aux JO : France – Croatie et Slovénie – Allemagne.
Puis on se fait un bon burger dans notre quartier de San Blàs devant le quart de finale de la Copa América : Pérou – Colombie et au pieu !
On retrouve Marion et Hulpa, que l’on avait rencontrés à Arequipa et Colca (jamais 2 sans 3 😁) à la Plaza de Armas à 8h et on se dirige vers la station de bus. Il s’agit d’un collectivo qui part en direction de la ville de Mollepata. Finalement, cela ne sert à rien de se lever trop tôt. Cela fait 3 heures qu’un Polonais, Christopher, attend pour prendre la route.
Voici le Salkantay là où l’on va !
Avant d’attaquer la montée pour rejoindre le village de Mollepata, on poirote 1 heure sur place car la route est en travaux. Il faut bien calculer son coup car elle est seulement ouverte avant 7 h du matin, de midi à 13h et après 18h. Une route de montagne très poussiéreuse qui rappelle un peu le Népal. Il dépose les locaux au village puis il nous propose de nous déposer à Soraypampa, lieu de campement. Cela tombe bien c’est notre plan du départ et cela nous évite de payer un taxi.
Lorsqu’il nous dépose la vue est splendide mais je suis dégoûtée, on a oublié les bâtons dans le collectivo !
On installe notre tente dans le camping. On pensait être en pleine nature mais étant à 3800 m d’altitude, on sera bien abrité du vent. Ça ne fait pas vraiment camping mais pour une première nuit ça ira très bien !
C’est la mini pousse, à côté des tentes des tours organisés !
On a pensé à regarder la taille du duvet pour Romain mais pour la tente, on a privilégié le poids. On verra bien comment s’organiser cette nuit. Le mode Tétris sera de nouveau de rigueur car les gros sacs seront mis à intérieur !
On ne traîne pas, on grimpe jusqu’à la lagune qui se trouve à 1 heure de marche.
Tranquilles avec un beau poil soyeux !
Et là, c’est la cerise sur le gâteau…
Avec les reflets du soleil, un panel de couleurs !
Cela fait un bon entraînement pour la journée de demain et cela permet aussi de mieux s’acclimater.
De retour sur le camp, le soleil étant parti, on reste au chaud et on se prépare notre popote.
Après une partie de jeu local (idem jeu ancien de chez nous), on va se coucher car le réveil sera matinal.
Réveil 5h15, départ 6h30, le soleil n’étant pas encore passé au-dessus des montagnes, il fait frais.
Mucho frio !
On monte, on monte avec vue sur le Mont Salkantay jusqu’à arriver à un premier plateau à 4150 m.
Il reste encore 500 m de dénivelé. On décide de prendre la piste sur la gauche, certes un peu plus longue mais au soleil et plus en hauteur pour une meilleure vue.
Encore un deuxième plateau…
… avant l’ascension finale et le passage du col à 4630 m d’altitude.
Non loin de là (45 min aller – retour), on va voir la lagune qui se trouve au pied du Salkantay. Le bleu de cette eau est vraiment sublime.
On ne reste pas très longtemps, d’une part, la route est encore longue, et d’autre part, il fallait se restaurer et descendre en altitude (un léger mal de tête débutant pour ma part). Go go go !
Une pause casse croûte à l’abri du vent et nous reprenons la route.
On croise dans les 2 sens des bourriques chargées du matériel des tours organisés. Chez nous, c’est nous les mules !
On arrive sur un autre plateau où il y a des camps pour dormir, les tours organisés mangent ici mais comme il est seulement 13 h, on décide de poursuivre sachant qu’il y a un camping plus loin.
En descendant, on voit de beaux colibris vert-bleu et des framboises énormes.
On descend, on descend mais on n’en voit pas le bout, le sac commençait à se faire sentir. A chaque fois que l’on avance, on pense que le village est derrière mais en vain. On arrive finalement au village de “Chaullay” vers 15h30 soit un total de 9 heures de marche. On prend le premier camping que l’on voit et on s’installe. Comme les tours organisés ne sont pas encore arrivés, on prend en douce 2 matelas bien molletonnés pour passer une agréable nuit… Bien joué les smarties 🍬 !
On prépare la popote, Marion et Hulpa arrivent à leur tour. Il faut dire que le soir, on ne traîne pas.
Le lendemain, on part à 6h30 parmi les premiers. On aime bien être en tête de peloton et être tranquilles, seuls dans la nature ! On descend la montagne, traversons la rivière par un petit pont où il y a un mélange de terre, paille et bois pour que les ânes puissent passer.
Nous sommes partis de 2850 m et longeons la rivière pour rejoindre le village “La Playa” à 1900 m, un peu comme au Népal avec la route de l’autre côté.
On traverse des propriétés,
Fermez la porte derrière vous ! Originales les charnières !
Pour acheminer les courses et peut-être même le passage des personnes !
Des champs de maïs à flanc de montagne ! Pas évident la cueillette 🌽 !
Dans le village, les grains de café et les épis de maïs sèchent au soleil.
Romain s’amuse même avec la basse-cour.
Cela fait déjà 6 heures que nous marchons, on s’arrête sur l’escalier d’un des chemins des Incas qui rejoint Hydroélectrica pour se restaurer (en fait il n’existe pas qu’un seul chemin de l’Inca mais plusieurs qui mènent au Machu Picchu). On se pose la question si on continue car pour le prochain campement, il y a 800 m de dénivelé positif. Après réflexion, on continue comme ça la journée de demain (la veille de l’ascension pour le Machu Picchu) sera plus courte. On se motive et On the road again !!!!
On traverse au départ plusieurs habitations où ils proposent le camping et la vente de miel, puis des exploitations de café comme pour le plateau des Bolovens au Laos, la fabrication de “briques” et nous attaquons l’ascension.
Cela monte tranquillement mais au bout d’un certain temps, la pente devient de plus en plus raide et nos trapèzes commencent à être douloureux aussi. Ils étaient complètement fous ces Incas par Toutatis ! Mais nous étions seuls au monde avec une vue magnifique.
Quand on aperçoit ce panneau,
le moral est de nouveau au beau fixe et quand on arrive sur les ruines de Llactapata, on a la surprise de voir le Machu Picchu. Quelle récompense après tous ces efforts !
Quelques minutes plus tard nous arrivons au camping, on s’installe et Marion, Hulpa et Christopher nous rejoignent une heure plus tard.
Un feu de bois en face du Machu Picchu pour nous réchauffer avant d’apprécier une bonne nuit de sommeil. Encore 9 heures de marche, ça tire, mais qu’est ce que c’est beau !
Dans la nuit, il a plu et le matin, voici la vue sur le Machu Picchu.
Sur le coup, on se dit, ça craint pour les personnes qui y sont mais apparemment tous les matins il est couvert et après c’est le grand soleil… On croise donc les doigts pour demain !
Comme à notre habitude, le lendemain nous partons les premiers. Il y a 2 heures de marche pour rejoindre Hydroélectrica, puis encore 2 heures pour Agua Calientes. La descente fut plus difficile, le temps de faire chauffer la mécanique car les appuis ne sont pas très sûrs ce matin. Les porteurs Péruviens galopent comme des cabris, un peu comme les sherpas au Népal.
En arrivant dans la vallée, on aperçoit cette belle cascade,
ainsi que le panneau annonçant le Machu Picchu.
On arrive…
On passe le check point et nous arrivons à Hydroélectrica à partir de laquelle il nous reste encore 10 km de marche.
C’est à partir d’ici que l’on longe la voie ferrée pour rejoindre le village d’Agua Calientes.
On marche, on marche, on marche…
… en fait, on lui tourne autour car on l’aperçoit de nouveau.
En avançant, on entend même siffler le train,
Nous arrivons au camping qui se trouve au pied de la montagne du Machu Picchu et on en profite pour casser la croûte.
Comme dirait l’autre, il y a pire comme vue !
Comme la journée de marche fut plus courte (4 heures), on va jusqu’au village faire quelques courses et on profite des sources d’eau chaude pour se détendre.
Nos guibolles le méritent bien !
Une ville construite spécialement pour les touristes avec beaucoup de magasins, de restaurants, d’hôtels mais c’est quand même sympa de s’y promener. Leurs tissus sont vraiment magnifiques et tous les dérivés qui en découlent, cela donne envie de tout acheter mais on attendra notre retour sur Cusco pour le faire !
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6 Commentaires sur "Le trek du Salkantay !"
Quelle peche vous avez ! C’est un magnifique trek et comme d’hab, les photos sont superbes..
Bizz
Amusez vous bien. Les photos sont vraiment sympas. Pas trop dur à respirer avec la raréfaction de l’air en altitude?
Salut Martin, merci pour les photos ! Oui en altitude un peu plus de mal mais on s’acclimate petit à petit donc ça va, on gère ! Prochain article: le machu picchu ! Biz et bonne journée à toi !
Super. De retour les petits compagnons. Bravo pour ce trek. C’est tellement bien raconté qu’ on s y croirait. On est en haleine de voir l arrivée. Gros bisous
On les a sortis de leur poche ! Bizoux
Quel treck et quel entrain
Vous assurez avec ces longues marches mais quels paysages nous découvrons grâce à vous
Bisous
Ps A l aise le petit chien