Partis à 12 heures de Tacna, nous arrivons sur les coups de 18h30 à Arequipa. Nous prenons nos gros sacs pour aller à pied 4 kilomètres plus loin dans le centre ville. Nous croisons sur la route des manifestants car dans quelques jours se déroulent les élections présidentielles, dont une candidate est la fille de l’ancien dictateur du Pérou, ça promet ! Après plusieurs hôtels visités, nous resterons à l’auberge “Sumanak”. Et comme nous avons repéré la crêperie “La petite Française” nous partons nous restaurer…
Le lendemain, non loin de notre hôtel, nous allons visiter le monastère de Santa Catalina, créé en 1570. C’est un immense couvent où des religieuses et leurs servantes n’avaient aucun contact avec le monde extérieur durant 4 siècles ! C’est une ville dans la ville avec des couleurs magnifiques…
Le lavoir !
Une très belle visite qui a pris un peu de temps, et 12 h 00 approchant nous partons en direction d’une picanteria, c’est un restaurant où on mange du local ! Nous tombons sur “La Nueva Palomina”, avec pas mal de monde attablé, on se dit que cela doit être une bonne table ! Nous prenons un seul plat, vu les quantités gargantuesques ! Il rassemble plusieurs mets du coin.
Bien manger, c’est le début du bonheur !
C’est le spécial picandero, il y a : Rocoto Rellena (piment farci), Pastel de papa (gratin dauphinois), Estofado de cogote de res (cou de bœuf), arroz (riz), Soltero de queso (fromage), Chicharrón de cero (porc frit), Rodaja de choclo y queso (assortiment de maïs et de fromages).
Le ventre bien rempli, nous partons au mirador de Yanahura où nous apercevons les volcans dont le Misti qui culmine à 5825 mètres, et une belle église en pierre blanche.
Le Misti 🌋 !
Nous retournons à l’auberge pour une soirée tranquille, où une simple salade de fruits suffira à digérer le repas du midi !
Le jour suivant est consacré à la visite d’Aréquipa et de son marché !
La place des armes !
… et plusieurs variétés de pomme de terre !
C’est pas du Saint Nec’ mais c’est bon quand même !
Les motos-taxi à l’entrée du marché, on rêve d’en avoir une !
Le lendemain, nous petit-déjeunons assez tôt car nous nous rendons au canyon de Colca, il est considéré comme le second canyon le plus profond au monde (3400 mètres) après celui de Cotahuasi (3535 mètres) !
On monte dans le bus local avec la musicá internationale del Perú (!) et nous voilà parti pour 6 heures de bus. Nous franchissons quand même une altitude de 4800 mètres, c’est plus haut que le Mont Blanc ! Nous décidons de larguer les amarres dans la ville de Cabanaconde, point de départ des différents treks.
Normalement, il faut s’acquitter d’une taxe de 70 soles/personne, mais c’est un peu l’attrape touriste car c’est le flou total sur l’utilisation des fonds récoltés ! Aussi quand le bus arrive au village, nous descendons au premier arrêt avant la place des armes car c’est à un de ces endroits que des gens viennent vous demander de payer la taxe. Nous prenons nos quartiers dans la récente et très sympathique auberge “Arum Qurpawasi”, pour 50 soles la chambre double avec petit-déjeuner inclus, au Top !
Nous réservons le dîner de ce soir chez notre hôte et en attendant nous partons nous balader dans ce petit village culminant à 3287 mètres d’altitude !
Le monde est petit, nous croisons Julien et Angélika et nous allons boire un verre dans un bar de la place. Vers 18h30, nous les quittons car c’est l’heure du souper ; au menu de ce soir, soupe et poulet-riz-frite-avocat-tomate ! On ne s’attarde pas non plus car demain nous partons vers les 7 heures afin de ne pas trop souffrir de la chaleur.
Un petit déjeuner royal : thé, omelette, pain, beurre, confiture… on est rodé pour attaquer notre randonnée initialement prévue sur 4 jours.
À la sortie du village se trouve une arène, certainement pour les corridas du coin !
Le départ est assez calme et offre de beaux points de vue :
Et le trajet descend tout en lacet en suivant le profil des montagnes. Nous voyons depuis le sentier, des oiseaux vert-fluo qui volent au dessus de nous !
La rivière Rio Colca se “rapproche” !
Ne pas faire un pas en arrière !
La rivière n’est plus très loin !
Nous aurons mis 3 bonnes heures pour arriver en bas, avec en récompense un bon pique-nique face aux geysers et à la rivière !
Nous levons les yeux au ciel, et nous admirons pour la première fois le vol d’un condor, l’animal roi du canyon ! Certes, il est assez loin mais nous l’avons vu, on espère toutefois en croiser d’autres plus tard.
Puis nous remontons de l’autre côté du canyon pour atteindre le village de Llahuar situé à environ 2 kilomètres de notre position.
La route n’est pas encore là !
Nous passons dans un premier village plutôt désertique…
… et arrivons au Llahuar Lodge.
La vue est très belle, les chambres, elles sont rustiques !
Pour récupérer de cette grande descente, nous allons nous baigner un peu plus bas dans des sources d’eau à 39°C, le pied !
On discute avec un couple de français et canadiens et remontons casser la croûte avec une cuisine faite au feu de bois.
Grâce à quelques conseils pris avant d’entreprendre le trek, nous avons apporté notre consommation d’eau afin de tenir au moins 2 jours car la bouteille d’eau n’est pas donnée dans le coin !
Après un bon repas autour d’une grande tablée, nous partons nous coucher sous notre moustiquaire préalablement installée car quelques moustiques rôdent !
Réveil à 7 heures du matin avec une vue imprenable sur le canyon de Colca au petit-déjeuner 🍞 !
Nous tirons les premiers (!) et partons en direction du village de Furé pour passer là-bas la seconde nuit. Dans un premier temps, il faut remonter le canyon par un petit sentier.
Nous traversons un village abandonné et voyons à flanc de colline les canalisations qui permettent de capter l’eau de la fonte des neiges pour irriguer les cultures de maïs, de quinoa, de blé ou d’orge.
Cet aménagement est très ancien puisqu’il remonte au génie bâtisseur des indiens Olluhuas, une civilisation datant de plus 1000 ans avant les Incas ! Puis nous arrivons au village de Llatica, où nous faisons une pause tout en observant la vie locale.
Aujourd’hui, c’est le jour des élections présidentielles, alors les habitants de ce village partent voter dans la commune de Tapay située un peu plus loin.
De notre côté pas de vote, mais une belle montée en perspective pour rejoindre le village de Furé, quand d’autres randonneurs poursuivent à droite leur route jusqu’à l’Oasis. Le sentier est difficile, raide, long et comme cela ne suffisait pas, tout cela sous une chaleur de plomb avec nos sacs à dos ! Les cuisses chauffent !
Ce village est accessible que par 2 sentiers !
Au passage quelques cascades au loin viennent récompenser nos efforts 😧.
Ça y est nous arrivons à un pont, le village n’est plus très loin !
Amande toujours sereine sur ces ponts suspendus !
Voilà on est arrivé :
Par contre grosse surprise, il n’y a personne mais où sont-il passés, ils sont peut-être tous partis voter ? On avale notre maigre casse croûte et on attend. D’un coup, on voit 3 randonneurs arrivés au village, on leur pose la question s’ils ont l’intention de dormir ici car il n’y a personne. À notre grand étonnement, ils nous indiquent que le village a été abandonné il y a quelques mois car avec l’aménagement d’une piste, les villageois ont “déménagé” dans un autre coin plus facile d’accès. Dommage pour nous !
Il faut donc prendre le deuxième sentier pour rejoindre l’Oasis ou le village de Malata, c’est à dire ce qu’on avait prévu de faire le lendemain il fallait le faire cet après-midi, en somme 2 journée en une ! Mais voilà, gros dilemme à 1 heure du village, dans le sens opposé du sentier de retour, se trouve une très belle cascade que l’on voulait aller visiter, mais cela sans rab en plus ! Cela nous rajoute donc 2 heures aller-retour avec 400 mètres de dénivelé, Amande n’est pas très optimiste, mais avec l’effet de groupe on se dit pourquoi pas ! Et nous voilà reparti !
Cette partie est encore plus sauvage, car très peu de monde s’aventure ici, nous voyons un condor des Andes passer dans la vallée.
C’est un oiseau charognard dont l’envergure peut aller jusqu’à 3,20 mètres. Il est reconnaissable de part son gabarit mais aussi par ses ailes blanches et noires ainsi que sa collerette de plumes blanches autour du cou.
Nous grimpons encore et juste avant d’arriver à la cascade, un veau allongé était mort sur le côté du sentier. À notre avis, cela devait être récent car il était encore en bon état, on comprend pourquoi à ce moment là nous avons vu les condors ! D’ailleurs, un attend patiemment qu’on s’en aille, c’est la loi de la nature…
À ce stade là, nous avons marché plus d’1 heure mais la cascade est encore un peu loin, Amande s’arrête ici contempler les condors, quant à moi je continue quelques mètres plus loin pour avoir une meilleure photo…
Nous rebroussons chemin jusqu’au village de Furé, et entamons le sentier de retour d’une longueur de 10 km pour arriver à Malata. On pourrait se dire 10 km c’est pas grand chose, effectivement quand c’est plat en 2 heures et le tour est joué mais au canyon de Colca le plat n’existe pas ! C’est un profil casse-patte, ça monte et ça descend !
On pense que toujours, derrière la montagne il y aura une grande descente… l’espoir fait vivre ! Là c’est dur car la fatigue est maintenant bien présente, on s’arrête quasiment à chaque sommet de côte !
Amande est encore lucide pour faire de belles photos 📷 !
4 km de fait, on arrive au village de Paclla où on voit des paysans travailler et surtout on arrive à la piste. Nous sommes encore sur le sentier et à quelques centaines de mètres de nous, une voiture passe, dommage pour nous, on est trop loin pour l’appeler et faire du stop ! Il va falloir donc jeter nos dernières forces à marcher sur une piste interminable, qui monte bien sûr, pendant 6 km ! La température chute, la nuit ne va pas tarder à tomber, on s’arrête en cours de route pour faire une mini-pause et se ravitailler afin d’éviter la fringale ? Il nous reste des vaches qui rit 🐮 que ça fait du bien ! On s’équipe de nos coupe-vents et on finit enfin cette dernière montée, il nous reste encore un peu de chemin mais c’est de la descente !
Le village de Malata se situe à gauche en haut des zig-zag, en bas c’est l’Oasis !
C’est à la frontale que nous terminons cette longue journée, nous demandons au premier homme que l’on croise, où l’on peut dormir, il nous emmène chez un de ses collègues qui peut nous héberger. Trois hommes sont assis là, un peu surpris de notre arrivée tardive, en train de boire l’apéro. Imbibé d’alcool 🍻 après cette journée électorale, le propriétaire nous montre notre chambre, nous sommes heureux de trouver une chambre et enfin de quitter nos sacs !
En redescendant, nous discutons avec eux et leur faisons part de notre souhait de manger. L’homme se lève, il trébuche dans un seau mais arrive quand même à appeler sa femme qui nous prépare un excellent repas !
Après cette journée éreintante (deux en une, soit 10 heures de marche !), c’est sûr, on va bien dormir 😴 !
Avec les cochons d’inde, un met très apprécié au Pérou, on tentera l’expérience plus tard ! Certains ont de bonnes crêtes sur leur tête, cela nous a fait penser à quelqu’un 🐟 !
Le lendemain matin, pas de grasse matinée, ça sera pour plus tard, car le trek de Colca n’est pas fini, il faut rejoindre Cabanaconde, situé vous l’aurez peut-être compris… de l’autre côté du canyon, 1000 mètres de dénivelé plus haut !
On entame d’abord la petite descente menant à l’Oasis avant de se taper le mur tant redouté !
C’est quand même tentant d’aller se baigner mais après on ne repart plus !
Ça y est, nous sommes au pied du mur, le plus difficile reste à faire ! Le sentier est assez court, mais avec des pourcentages énormes, tout en zig-zag sous une chaleur écrasante !
Pour les moins courageux, il est possible de monter à dos de mules !
4 heures de montée plus tard, nous arrivons enfin au village de Cabanaconde !
En questionnant certains touristes qui descendaient, se trouve un check point à la sortie du village donc à l’entrée pour nous, où il réclame la fameuse taxe de 70 soles. Vous pensez bien que ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd👂! Nous voyons le village, il doit bien y avoir moyen de le contourner. Nous sortons du sentier principal par un petit chemin sur la gauche qui mène à des champs, on le suit jusqu’au bout et il nous mène sur la route par laquelle nous sommes arrivés en bus. Assez fiers de ce contournement, nous avons donc échappé au contrôle et regagnons comme si de rien n’était notre auberge !
Avec le froid, une habitude ici aussi, le plaid autour de la taille 😉 !
Nous avons bouclé le trek de Colca, pour nous cela aura était la randonnée la plus difficile de notre tour du monde, mais tout de même de beaux paysages et les rencontres avec les condors des Andes . Nous prenons maintenant la tangente vers les célèbres lignes de Nazca !
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9 Commentaires sur "Aréquipa et le Canyon de Colca !"
Never give up !! Bravo les loulous
Non on ne lâche pas !
chapeau bas pour avoir terminé cette rando… Je me demande si perso j’aurai pas fait une halte au village abandonné ….
La France a gagné l’Allemagne, en 1/2…. ENFIN !!!! finale dimanche contre les Portugais, il va y avoir de l’ambiance à Gerzat et dans les environs….
notre footballeuse Auvergnate Laure Boulleau est blessée et ne pourra pas participer aux JO….. vous n’aurez pas à la chercher pour lui donner le bonjour de ma part…..
bises
MIMI
Coucoj Mimi oui on a su le score quand on rmevenait de la descentpe de la route de la mort ! On était avec 2 portuguais du coup on risque de le regarder ensemble à Sucre. Biz dommage pour Laure…
Tout dans le mental. Bravo. Paysages superbes..Gros bisous mes explorateurs.
Les randonnées en Auvergne ne vont pas vous faire peur à votre retour…et Amandine n’a donc pas lancé la mode du plaid porté à la taille!.
Les paysages sont superbes, mais j’ai souffert, moi aussi, en vous lisant.
Bravo à vous deux. Nous vous embrassons très fort.
Et bien en vous lisant je suis essoufflée quel parcours et quelles difficultés surmontées
Superbe région avec des photos toujours aussi jolies
Bravo les randonneurs ne changez pas vous avez l air tellement heureux
Bisous à vous deux
Ps :les plats du coin n’ont pas l’ air mal non plus
Balaise la rando, dans le voyage pas trop de bières mais à l’arrivée je l’ai bien dégusté ! Biz
Belle récompense méritee